Diplômée des Arts décoratifs de Genève et d’ESMOD à Paris, Brigitte Ritouni Delouche a travaillé comme styliste dans la capitale, notamment dans la maison de haute couture de Franck Sorbier.
« À Paris, j’ai travaillé pour Franck Sorbier qui était un jeune créateur à l’époque. J’ai fait de la peinture sur soie pour lui, je me suis occupé de l’organisation de ses défilés. C’est un métier qui mélange l’exigence et la passion. »Son style vestimentaire fait rimer la distinction avec la discrétion. À l’écouter retracer son parcours de styliste, on se rend compte à quel point l’art, la beauté et l’élégance font partie de sa vie depuis toujours. Créatrice dans l’âme, Brigitte Ritouni Delouche est passée par les Beaux-arts de Rouan, Arts décoratifs de Genève et ESMOD à Paris.
Dénicheuse de tendances« Pendant mes études à ESMOD, j’ai travaillé à Paris chez Carlin International (premier bureau de tendances au monde créé en 1947, N.D.L.R.). Il fallait suivre les journaux de mode, mais aussi, ce qui se passait dans la ville, les expos, les films ou la publicité, pour dénicher des tendances de demain », raconte la styliste qui a également exercé son métier chez Célio et Intersport, mais aussi dans l’atelier parisien du Sentier de Leo Minor, la marque spécialisée dans les vêtements professionnels et les uniformes.Une période importante de sa carrière a également eu lieu chez Dorotennis .
« J’y étais à la fois dans la création de modèles et dans la production. Pour faire mon shopping et m’inspirer pour mes créations, je partais à Londres, Madrid ou Amsterdam. »
Ses plus beaux souvenirsLes plus beaux souvenirs de Brigitte Ritouni Delouche sont liés aux défilés de haute couture auxquels elle a assisté : « J’ai toujours beaucoup aimé Karl Lagarfeld. C’est un génie qui a réussi à remonter la marque Channel, à la dépoussiérer complètement. En ce moment, les deux maisons que je préfère sont Armani et Dior. »La mode est dans un mouvement cyclique. « L’écossais va revenir à la mode, le motif léopard aussi, mais revus et corrigés par les créateurs d’aujourd’hui », résume-t-elle.
Pour une élégance personnelleComment être élégant, sans suivre les diktats de la mode ? « Il faut être soi-même, bien dans ses vêtements, répond la styliste. Je trouve qu’aujourd’hui, les gens se laissent aller. La façon dont on porte ses vêtements compte aussi beaucoup. »La mode vend du rêve. Mais elle s’inspire parfois dans les endroits pour le moins insolites. Par exemple, le sagging, « affaissement » qui consiste, pour un homme, de porter son pantalon en dessous de la taille, « vient de prisons américaines, où on enlevait la ceinture aux détenus pour les empêcher de se faire ou de faire mal aux autres ».
« Peindre, c’est vital pour moi »Le dessin a été très important dans son travail de styliste. Depuis toute petite, Brigitte Ritouni Delouche peint aussi : « C’est vital pour moi. » C’est un artiste nîmois, Jean-Paul Mattei, spécialiste en la matière, qui l’a fait évoluer vers la technique du trompe-l’œil.Jusqu’au 4 mai au centre culturel de Brive, l’ancienne styliste expose ses tableaux hyperréalistes, à la technique parfaitement maîtrisée, représentant des objets de vie quotidienne. Des créations qui évoquent des histoires, des lieux et des moments de partage. De petites choses qui racontent à leur manière notre monde et notre vie.
Dragan Perovic