La 9e étape du 107e Giro d'Italia s'est conclue à Naples par un sprint massif qu'a dominé le jeune Néerlandais Olav Kooij (Visma). Julian Alaphilippe a pourtant tout fait et tout donné pour que ce scénario prévisible, pour une étape de plat, ne se déroule pas ce dimanche.
Julian Alaphilippe avait visiblement bien récupéré de ses gros efforts de la veille, au cours d'une journée où il était resté échappé pendant près de 120 bornes, avec notamment Romain Bardet.
L'ancien double champion du monde a en tout cas été le premier à mettre le feu aux poudres, ce dimanche dans le final de la 9e étape du 107e Tour d'Italie (214 km entre Avezzano et Naples).
— Eurosport France (@Eurosport_FR) May 12, 2024Julian Alaphilippe prend les choses en main dans le final
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Alaphilippe a mis à profit une côte pas très longue (900 m), mais présentant de beaux pourcentages (7% de moyenne) pour démarrer sèchement à 27 kilomètres de l'arrivée, à Naples.
Ils n'ont pas été nombreux à pouvoir tenir la roue du natif de Saint-Amand-Montrond : Kevin Vermaerke (DSM), Nicola Conci (Alpecin), Lewis Askey (Groupama) et Ewen Costiou (Arkéa) et c'est tout.
Une poignée d'audacieux qui s'est joint au Montluçonnais, dans la poursuite des deux Italiens, Mirco Maestri et Andrea Pietrobon, en tête depuis le départ.
Les deux compères de la Team Polti Kometa ont vu foncer sur eux le Français de la Soudal, à 26 kilomètres de la ligne. Une "fusée", qui a très vite relancé l'allure une fois cette jonction faite. Visiblement agacé du manque de coopération en tête, Alaf' est reparti à l'attaque, à 20 bornes du but et n'a emmené cette fois qu'Ewen Costiou avec lui.
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Les deux Français se sont bien relayés mais n'ont pas réussi à creuser un écart supérieur à une vingtaine de secondes. Costiou a été le premier à craquer, après une énième relance d'Alaf', en côte, à 9 kilomètres de la ligne.
Alaphilippe lâche Costiou mais ne peut suivre NarvaezLe puncheur de la Soudal, qui a pu jouer sa carte personnelle, car son équipe ne pouvait plus compter sur son sprinteur, Tim Merlier, éliminé du jeu dès la première petite ascension du jour, ne sera resté cependant qu'un court moment seul en tête.
Et il n'a pas pu prendre la roue de Jhonatan Narvaez (Ineos), le champion d'Équateur, quand ce dernier l'a dépassé à pleine vitesse dans la dernière côte du parcours, à moins de 8 kilomètres de l'arrivée.
"Loulou" s'est ensuite relevé après cette bataille aux avant-postes et a fini à la 93e place avec près de 4 minutes de débours sur le peloton.
À l'image d'Alaphilippe, le premier maillot rose de ce Giro a, lui aussi, réussi un grand numéro de puncheur dans ce final d'étape et a tenu tête au peloton lancé à ses trousses.
Il n'a manqué à Narvaez qu'une dizaine de... mètres pour triompher à Naples et remporter une deuxième étape, en faisant cette fois la nique aux sprinteurs et à leurs équipiers.
La faute, certainement, à Tadej Pogacar, qui a pris un gros relais en tête du peloton, aux 500 m, pour revenir sur l'échappé, valeureux mais finalement battu d'un rien (il a fini 11e de l'étape).
— INEOS Grenadiers (@INEOSGrenadiers) May 12, 2024Pogacar prive Narvaez de la victoire et fait le jeu de Kooij
Le grand bonhomme de ce Giro 2024 voulait favoriser la victoire du sprinteur de son équipe. Juan Sebastian Molano n'a toutefois pas pu finir le travail de maître "Pogi". Le Colombien de la UAE Team Emirates a dû se contenter de la 3e place du sprint massif.
Il a été largement devancé sur la ligne par le surpuissant Jonathan Milan (Lidl-Trek), 2e, lui même battu d'une demi-roue par Olav Kooij, vainqueur pour la première fois sur un grand tour, à 22 ans.
Le jeune Néerlandais ne fait que débuter sur les courses de trois semaines mais il compte déjà 33 victoires à son palmarès. Le sprinteur de la Visma devrait encore faire beaucoup parler de lui. Ne serait-ce que sur ce Giro, où d'autres occasions lui seront offertes d'ici à Rome !
En tout cas, ce ne sera pas ce lundi, puisque les coureurs vont pouvoir souffler pour la première fois depuis le départ, samedi 4 mai de Venaria Reale. La 10e étape (142 km) aura lieu mardi 14 mai sur un profil propice aux grimpeurs, avec une arrivée en altitude (à 1.389 m), où Romain Bardet, arrivé dans le peloton à Naples (31e), pourrait jouer un rôle majeur.
Raphaël Rochette
— Le Gruppetto (@LeGruppetto) May 12, 2024