Un rapport d’experts, qui sera remis mardi 30 avril au président de la République, préconise d’interdire l’usage des écrans aux enfants de moins de trois ans et de téléphones portables aux moins de 11 ans.
Un rapport sur l'usage des écrans rédigé par la commission d’experts spécialement missionnée par l’exécutif alerte ce mardi sur "la réalité de l’hyper connexion subie des enfants" et "les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir", mais aussi pour l’avenir "de notre société, notre civilisation".
La commission explique avoir été "bousculée" devant "les stratégies de captation de l’attention des enfants".
"Il s’est dégagé un consensus très net sur les effets négatifs, directs et indirects, des écrans (...) notamment sur le sommeil, la sédentarité - qui favorise l’obésité - ou encore la myopie."
Les experts pointent les réseaux sociaux, "facteur de risque" de dépression ou d’anxiété, en cas de "vulnérabilité préexistante". Par ailleurs, "le niveau d’exposition des enfants" à des contenus pornographiques et violents" apparaît alarmant", écrivent-ils.
Pas d'écran avant trois ansPour "reprendre le contrôle", ils appellent à empêcher tout usage des écrans par des enfants de moins de trois ans, en ouvrant ensuite, entre trois et six ans, un accès "fortement limité", "avec des contenus de qualité éducative et accompagné par un adulte".
Il faut "limiter autant que possible", l’usage des téléphones portables et des téléviseurs dans les maternités, propose encore la commission, qui voudrait voir interdire les ordinateurs et téléviseurs dans les crèches et les classes maternelles. Elle appelle à des "actions renforcées" auprès des assistantes maternelles.
Interdiction du portable jusqu'à onze ansLa commission préconise aussi de n’autoriser le téléphone portable qu’à partir de 11 ans, via un téléphone sans internet jusqu’à 13 ans. À partir de 13 ans, elle propose de donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".
Le groupe d’experts appelle à lutter contre les "services prédateurs" des acteurs économiques, comme le "fil de déroulement infini" ou le "lancement automatique de vidéos", et à permettre aux utilisateurs de mieux paramétrer les fonctionnalités des applications et le contrôle parental.
"Ce qui nous a heurtés, c’est que les professionnels n’ont pas comme priorité la protection des enfants. Derrière les discours de façade, c’est 'business à tous les étages'", ajoute Servane Mouton, neurologue et également co-présidente.
Avec AFP