Le Puy Foot a une occasion en or de prendre la première place de son groupe, avant les trois dernières journées. Ce samedi à 18 heures, au stade Massot, les Ponots reçoivent Aubagne, le leader qui ne compte qu’un point d’avance. C’est un choc décisif pour la montée en National qui se profile, entre deux équipes qui n’ont plus perdu depuis l’automne dernier, en championnat.
Pour Stéphane Dief, l’entraîneur du Puy Foot, « ce n’est pas une finale ». Et pourtant, ça y ressemble fort. Aubagne et Le Puy sont séparés d’une petite unité au classement. En recevant le leader, samedi soir, les Ponots ont l’opportunité de prendre la première place, à trois journées de la fin.
Pour tous les suiveurs, ce n’est pas une surprise de voir les Ciel et Blanc batailler pour la montée en National. Encore moins depuis l’épopée en Coupe de France, qui a fait déplacer plus de 31.000 personnes, pour un quart de finale à Geoffroy-Guichard, fin février. Mais ce groupe n’était pas conditionné à vivre tout cela. Après un été où le staff et l’effectif ont été renouvelés à 90 % et suite à la descente de National, Le Puy Foot s’inscrivait dans une logique de reconstruction. Finalement, la mayonnaise a pris si rapidement sous les ordres de Stéphane Dief que l’année de transition pourrait se transformer en saison d’exception. Pour cela, il va falloir continuer sur le même rythme que depuis le mois d’octobre et finir très fort pour se récompenser d’un titre de champion.
À Grasse, Le Puy a balayé tous les doutesLes dernières semaines auraient pu laisser penser que les Vellaves connaissaient un coup de moins bien. Le staff avait tiré la sonnette d’alarme, après des contenus moins convaincants, malgré des résultats toujours aussi probants. Les faiblesses du moment ont fini par être exposées au grand jour face à Bourgoin, vendredi 5 avril. Après un premier acte maîtrisé et un avantage d’un but à la pause, Le Puy s’était écroulé. Face à une équipe relégable, il avait subi pendant 45 minutes et concédé un match nul (1-1) très décevant.
Alors, le week-end passé, les partenaires de Mehdi Beneddine avaient de la pression, au moment de se rendre à Grasse. C’était le moment de se rassurer et de ne surtout pas se faire décrocher, pour garder son destin entre ses mains, avant de défier Aubagne. Chez une équipe qui n’avait pas perdu de la saison à domicile, Le Puy avait finalement trouvé les ressources pour s’imposer (1-2) et se relancer. « Nous avons réalisé un match complet, à l’exception de notre entame en deuxième période », souligne Stéphane Dief.Bryan Adinany a été auteur d'un doublé, samedi dernier, à Grasse. Photo d'archives Lucas Jacquet
Le scénario du match prêtait aussi à l’optimisme. Alors qu’ils avaient ouvert le score par Adinany, sur corner à la 25e minute, ses joueurs avaient concédé un but en début de second acte. Au lieu de s’écrouler, comme ce fut le cas face à Bourgoin, ils ont su rebondir. Sur un contre initié par les ailiers Iva et Karamoko, Adinany offrait la victoire dans le temps additionnel. Le genre de signal positif auquel on se raccroche quand on mène une lutte acharnée pour accéder à l’échelon supérieur.
Des séries d’invincibilité impressionnantesC’est donc avec le plein de confiance que les Ponots ont préparé la venue d’Aubagne. Mais leurs adversaires ne seront pas en reste. Les deux premiers du championnat ont vécu des saisons quelque peu semblables. Après des débuts difficiles, ils ont construit de solides séries d’invincibilité. Le leader reste sur une dynamique de 19 matchs sans défaite contre 16 pour son dauphin.
« Pour eux, le nul ne serait pas une mauvaise opération. Pour nous, ça ne serait pas le résultat idéal, mais on resterait quand même dans la course »
Pour la première fois depuis début octobre, une de ces deux formations pourrait bien se retrouver au tapis, ce samedi soir. Les Ciel et Blanc seront sans doute les plus entreprenants, puisqu’un succès leur permettrait de prendre deux points d’avance, avant les trois dernières journées.
À l’inverse, les Aubagnais auront presque plié l’affaire, s’ils s’imposent et prennent quatre longueurs d’avance. Mais si l’enjeu prend le pas sur le jeu, la rencontre pourrait se fermer avec deux équipes qui se neutralisent et se contentent d’un point. « Pour eux, le nul ne serait pas une mauvaise opération. Pour nous, ça ne serait pas le résultat idéal, mais on resterait quand même dans la course », note d’ailleurs Stéphane Dief.
Le Puy a déjà prouvé dans les grands rendez-vousLa gestion du stress sera également déterminante. De ce point de vue, le passif du Puy Foot plaide en sa faveur. Les coéquipiers de Jules Meyer ont toujours su élever leur niveau de jeu, quand le contexte le demandait. C’était le cas lors des réceptions de Dunkerque et Laval en Coupe de France. Et d’autant plus quand il a fallu affronter le Stade Rennais à Saint-Étienne, devant une affluence record.
« Aujourd’hui, on avance avec quelques certitudes par rapport à ce genre de rendez-vous qu’on a déjà vécu. Durant cette saison, le club et le groupe ont grandi. Samedi (ndlr : aujourd’hui), il faudra montrer notre meilleur visage en faisant en sorte que ce que l’on a appris cette saison puisse se révéler utile et positif », confie Stéphane Dief.
Chez les joueurs, le sentiment est partagé. Comme c’est le cas depuis plusieurs mois, le groupe dégage toujours de la tranquillité. Il ne veut ni tomber dans l’appréhension, ni dans l’excès de confiance. « On a déjà vécu ce genre de rendez-vous, donc on l’aborde avec plus de sérénité. D’autant plus qu’il restera trois finales derrière, donc c’est important de ne pas se mettre une mauvaise pression. Il faut rester mesuré », tempère le capitaine, Mehdi Beneddine.
Lucas Jacquet