A huit jours du premier tour des élections législatives, le 30 juin, la campagne électorale express se poursuit. Emmanuel Macron, qui s’exprimait vendredi lors de la Fête de la musique, à l’Elysée, assure qu'"on ne veut pas d’un pays qui se met dos à dos". Le président a martelé qu’il y a "des extrêmes qu’on ne peut pas laisser passer". L’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place Publique) a, lui, appelé les candidats de l’alliance de gauche Nouveau front populaire à se retirer au second tour des législatives si, en cas de triangulaire, ils sont arrivés troisièmes et ne sont pas en mesure de battre le Rassemblement National (RN).
Les infos à retenir
⇒ En cas de triangulaire, le moins bien placé face au RN devra se retirer, selon Raphaël Glucksmann
⇒ Emmanuel Macron renvoie les extrêmes dos à dos
⇒ Pour sortir de la crise, selon Marine Le Pen, "il ne restera à Macron que la démission"
Jugée trop brutale par les économistes, la hausse du Smic de 200 euros net voulu par le Nouveau Front populaire aurait d’importantes conséquences pour les TPE et PME, et au-delà. Lire notre décryptage.
Le Rassemblement national est toujours donné grand favori des élections législatives du 30 juin, avec 35 % d'intentions de vote, soit deux points de mieux que la semaine précédente, mais ses principaux concurrents, l'alliance de gauche et le camp macroniste, progressent également, selon un sondage Opinionway dévoilé ce samedi 22 juin. D'après cette enquête pour Les Echos, le Nouveau Front populaire recueillerait 28 % des voix (+ 3 points) et l'actuelle majorité présidentielle 22 % (+ 2 points).
Les autres concurrents sont réduits à la portion congrue, à l'image des Républicains (6 %, - 1 point), affaiblis après le roman-feuilleton ayant vu leur président s'allier au RN. Parmi les priorités de ce scrutin figurent, pour les électeurs, le pouvoir d'achat et la hausse des prix, devant l'immigration et la protection sociale, détaille le sondage. Ce dernier a été réalisé par internet du 19 au 20 juin 2024 sur un échantillon représentatif de 1 009 personnes inscrites sur les listes électorales. Les marges d'erreur sont comprises entre 1,4 et 3,1 points.
Le maire PS de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a annoncé vendredi soir avoir saisi le parquet pour signaler une soirée à caractère "xénophobe", sur fond de campagne électorale pour les élections législatives. Intitulée "Ausländer raus" (Les étrangers dehors), la soirée est prévue le 28 juin et doit se tenir dans "le bar de droite identitaire" Le Mora, selon le courrier envoyé au procureur par le maire et rendu public par ce dernier sur X (ex-Twitter).
"Une soirée "Les étrangers dehors" n’a rien à faire à Rouen, ni nulle part en Europe", a dénoncé Nicolas Mayer-Rossignol, qui précise avoir également saisi la préfecture. Sur Instagram, le bar Le Mora a publié une affiche faisant la réclame de la soirée, avec un ananas et un cocktail tropical en premier plan, un coucher de soleil sur une plage en dernier plan. Célèbre slogan nazi, "Ausländer raus" est décliné en tons roses et bleus, les lettres prenant la forme de néons. "Carte d’adhérent obligatoire", précise le bar, qui ajoute que "la chemise hawaïenne (sera) de rigueur".
L’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place Publique) a appelé les candidats de l’alliance de gauche Nouveau front populaire à se retirer au second tour des législatives s’ils sont arrivés troisièmes, en cas de triangulaire, afin de faire battre le Rassemblement national (RN).
"Même quand il y a des triangulaires, je n’hésiterais pas pour qu’il y ait un retrait si jamais les candidats du Nouveau Front populaire sont troisièmes et ne sont pas en mesure de battre le Rassemblement national", a-t-il déclaré vendredi sur France 5. "Parce que mon seul objectif, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait pas 300 députés" du RN à l’issue du second tour qui aura lieu le 7 juillet. La majorité absolue à l’Assemblée nationale se situe à 289 sièges.
Le président Emmanuel Macron a de nouveau renvoyé, vendredi, dos à dos le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national, et a défendu sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale et provoquer des élections anticipées les 30 juin et 7 juillet. "Il y a des extrêmes qu’on ne peut pas laisser passer", a-t-il martelé à propos de la gauche comme de l’extrême droite, s’exprimant à l’Elysée lors de la Fête de la musique. "Je vous le dis en responsabilité, on ne peut pas l’air de rien les laisser monter en se disant "c’est très grave et ça va arriver". C’est maintenant qu’il faut être responsable !"
"On ne veut pas d’un pays qui se met dos à dos ! On ne veut aucun communautarisme ! Aucun séparatisme ! Aucun discours de haine !", a-t-il poursuivi. "Il n’y a aucun racisme qui justifie l’antisémitisme ! Et il n’y a aucun antisémitisme qui peut être justifié par quoi que ce soit !"
Marine Le Pen a estimé vendredi qu'"il ne restera au président (de la République) que la démission pour sortir potentiellement d’une crise politique", en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une "demande" de sa part mais d’un "constat". "Je n’appelle pas Emmanuel Macron à démissionner. Je suis respectueuse des institutions. Je note juste que, quand il y a un blocage politique, quand il y a une crise politique, il y a trois possibilités", a-t-elle expliqué en marge d’un déplacement à Courrières, dans la circonscription du Pas-de-Calais où elle entend se faire réélire députée.
"Il y a le remaniement, il y a la dissolution ou il y a la démission du président. Le remaniement, pour le coup, dans cette circonstance, ne m’apparaîtrait pas extrêmement utile. La dissolution vient d’être opérée pendant un an. Il ne restera donc au président que la démission pour sortir potentiellement d’une crise politique", a-t-elle estimé. Emmanuel Macron avait indiqué la semaine dernière qu’il excluait de démissionner, quelle que soit l’issue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.
Trains et cars régionaux seront gratuits dans toute la région Occitanie pour le premier et second tour des élections législatives, à condition de se rendre à son bureau de vote, a annoncé la région administrée par la socialiste Carole Delga. Cette mesure lors des week-ends des 30 juin et 7 juillet est conditionnée à des justificatifs assez légers concernant le car mais plus contraignants pour les trains.
Pour prendre le car, les usagers n’auront qu’à montrer leur carte d’électeur ou un justificatif d’inscription sur les listes électorales lors de leur montée à bord. Pour les trains régionaux (TER), les usagers devront au préalable remplir un formulaire en ligne à compter du 24 juin pour le premier tour, et à compter du 1er juillet pour le second tour. Ils recevront alors un courriel contenant leur billet, qu’ils devront présenter, avec une pièce d’identité ainsi qu’une carte d’électeur ou un justificatif d’inscription sur les listes électorales, en cas de contrôle à bord.