Ce dimanche, lors du quart de finale retour de Fédérale 1, l'US Issoire a réussi sa mission de l’emporter avec le bonus offensif (19-12) et de garder son invincibilité à la maison cette saison, mais n’a pas remporté son pari de repousser le Servette Genève à plus de 15 points. Fin de parcours pour les Issoiriens qui repartiront en Fédérale 1 la saison prochaine.
Les joueurs d’Issoire n’ont donc pas fait sauter la banque… suisse, leur passif (15 points) du week-end dernier s’est avéré au final insurmontable. Le Servette Genève avait mis suffisamment de points au coffre à l’aller, pour laisser échapper une huitième accession en dix ans, ce qui en dit long sur la montée en puissance et les ambitions de ce club atypique dans le championnat de France, dont on sait que le projet est d’atteindre un jour la Pro D2.
Naturellement, Issoire ne joue pas tout à fait dans la même cour de jeu. Et pourtant, malgré l’ampleur du défi de battre le Servette avec le bonus offensif et de plus de 15 points, l’équipe de Christophe Rodier a fait honneur à son parcours cette saison, a même approché de près l’exploit, à des instants clés de la rencontre.
On pense notamment à ces trois minutes, entre la 55e et la 58e, alors qu’Issoire vient d’inscrire un deuxième essai (14-6) et semble porté par une nouvelle dynamique dans ce match ; deux touches égarées dans les trente mètres des Suisses ont alors été préjudiciables et ont permis aux visiteurs de repousser la menace réelle d’une USI gonflée à bloc.
Mais le scénario du match aurait pu être également différent si les Auvergnats n’avaient pas autant négligé en début de match l’occupation, en jouant étonnamment les pénalités à la main de leur camp, en ne se montrant pas non plus très pertinent sur les petits jeux au pied.
Une stratégie un peu contestable mais totalement assuméeCe n’était pas l’avis du coach. « Le plan était celui-là. Maintenant, après match, on peut toujours dire il aurait mieux valu, pas mieux valu… Cette stratégie a été décidée avec les joueurs dans la semaine, on s’y est tenu. On s’était dit, ça passe ou ça casse ! Et ce n’est pas passé », soufflait sans trop de regret Christophe Rodier.
Si Issoire a échoué dans sa quête de victoire plus large, la défense du Servette y est également pour quelque chose. Rarement, pour ne pas dire jamais, les locaux n’ont trouvé le bon intervalle, les espaces ouverts pour véritablement mettre en difficulté cet adversaire très pragmatique.
Christophe Rodier (Issoire) : « L'issue des deux matchs me semble logique » « Sur l’ensemble des deux matchs, c’est à Genève la semaine dernière qu’on laisse trop d’essais et trop de points. J’aurais adoré pour les joueurs qu’on passe ce tour. Après, la prestation qu’on a été capable de fournir aujourd’hui, car on a fait un gros match, efface les regrets. Quand je regarde ces deux matchs de quart de finale, je veux rester lucide. C’est Genève qui va monter en Nationale 2 et cette issue me semble logique. Cette équipe est un peu plus complète que nous. Sur nos deux confrontations, il nous a manqué un peu de lucidité et de présence d’esprit au match aller, et de constance en conquête. »
On ne peut pas non plus passer sous silence les quelques défaillances en conquête des Issoiriens, en premier lieu la mêlée qui avait tenu le choc il y a une semaine, qui a été le plus souvent chahuté ce dimanche. Les Suisses étaient tout simplement un peu plus forts, sur les bases plus que dans le jeu, même si deux essais leur ont été refusés en première période.
Genève n’a pas volé sa qualification pour le dernier carré, ni sa montée en Nationale 2. La double confrontation servira de leçon à Issoire, où ce dimanche soir, pas grand monde déplorait ne pas accéder à ce championnat la saison prochaine. C’eut été, probablement, un peu trop tôt dans la construction de l’USI.
Texte : Christophe Buron Résumé vidéo : Valérie Guinard
ISSOIRE (Stade du Mas). Issoire bat le Servette Genève 19-12 (mi-temps : 7-6 pour Issoire ; score du match aller : 34-19, 4 essais à 1). Temps doux, couvert et pluie passagère. Arbitrage de M. Guatelli (Lyonnais). 2.000 spectateurs environ.
Les points. Issoire : 3 essais de Destaillac (29e), Chalus (47e), Bonnefoy (80e) et 2 transformations (29e, 47e). Pour Genève : 4 pénalités (5e, 39e, 60e, 65e) de Gonnet.
Carton jaune. Genève : Alric (44e).
Évolution du score. 0-3 (Genève), 7-3, 7-6 ; 14-6, 14-9, 14-12, 19-12.
Issoire. Destaillac ; Bonnefoy, Thooris (Ramade, 41e), Amblard, Mège ; (o) Villatte, (m) Etaix (Bourliaud, 71e) ; Jallut (Tartière, 63e), Lefebvre, Chalus (cap.) ; Cabantous (Contreras, 57e), Vueti (Soulier, 63e) ; Fraissard (Dagouret, 53e), Laroche (Cautier, 53e), Paul (Kilickaya, 53e)
Genève. Sposito ; Pageneau (Garde, 72e), Redortier, Scalese, Heinrich ; (o) Gonnet, (m) Sacaze (Cleard, 79e) ; Guetat (Vaz, 66e), Reinhard (Bendjaballah, 49e), Gauthier (cap.) ; Alric (Gaune, 54e), Bardos ; Jourdain (Akkaoui, 49e), Bouchet (Moirod, 54e), Sarragalet (Gloupeau, 49e).
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Commentaires : Manuel Caillaud et Soheyl Jaoudat Images : Maeva Pourchet Réalisation : Valérie Guinard
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