Le temps d’une semaine, en 2003, Le Puy-en-Velay est devenu la capitale du folklore et des arts traditionnels populaires en accueillant la 33e édition du congrès mondial du CIOFF, organisée par le festival Interfolk. Retour sur ce temps fort.
En octobre 2003, un pari fou, mais un pari réussi, a eu lieu au Puy-en-Velay. Après Porto et Bangkok, le festival Interfolk a organisé le 33e congrès mondial du CIOFF (Conseil international des organisateurs de festivals de folklores et arts traditionnels populaires). Après plus de deux ans de préparation, Gérard Chalendard (président de l’époque) et son équipe ont réalisé un rêve : la tenue du premier congrès mondial accueilli en Haute-Loire.
Du 4 au 13 octobre 2003, Le Puy-en-Velay, le département et la région ont été au centre du monde. Près de 100 pays différents venus des cinq continents se sont réunis dans les locaux du Conseil général (devenu Conseil départemental).Pour la première fois, ce congrès se déroula en province et non dans une capitale. De plus il était organisé uniquement pas des bénévoles. Plus de 400 personnes (dont les classes bilingues- trilingues du lycée Anne-Marie-Martel) se sont mobilisées pour l’événement où les petits plats ont été mis dans les grands.
Une expérience enrichissanteAncienne bénévole du festival, Lisa Issartel se souvient : « J’étais alors étudiante en 2e année de BTS assistante secrétaire trilingue. L’une de mes actions professionnelles, obligatoire à la validation du cursus, consistait à contribuer à l’organisation et au bon déroulement du 33e congrès mondial du CIOFF au Puy-en-Velay ».
Investie dans sa mission, elle a contribué à la traduction orale et à la transcription écrite des débats. « Du haut de mes 21 ans, j’ai pris conscience de l’importance de la préservation et de la promotion du patrimoine culturel immatériel. J’ai aussi ressenti les tensions géopolitiques à travers certains débats animés. C’est avec joie que j’ai remarqué que les clivages arrivaient à être dépassés. Des consensus étaient trouvés, y compris sur les sujets les plus controversés. »
En dehors des réunions tenues en traductions simultanées, un programme de visites et d’animations était réservé aux 180 délégués venus des quatre coins du monde. Les congressistes n’ont pas tari d’éloges concernant la qualité de l’accueil, des animations, de la gastronomie, du cadre, dans une ville à taille humaine. À l’image de Jean-François Proux, ancien président du CIOFF France : « J’ai fait un voyage très agréable et découvert un peu plus encore la beauté des paysages d’Auvergne, sous un superbe soleil. Encore merci et bravo pour la qualité exemplaire de l’organisation de ce Congrès ».
Pendant 8 jours, 11 hôtels ont été remplis, plus d’un millier de repas servis, les boutiques de souvenirs qui ne désemplissaient pas. Le congrès a donc eu un impact économique fort sur Le Puy.
« Il a fallu une dose de patience et de diplomatie pour réaliser ce rêve merveilleux, qui a été partagé avec tous les congressistes. Et surtout pour créer un moment de paix et de fraternité dans ce Velay que nous aimons tant », indique les organisateurs d’Interfolk.
Souvenir
Jean-Paul GrimaudAncien directeur de l’Office de tourisme du Puy
L’ancien directeur de l’office de tourisme du Puy se souvient du jour d’automne 2002 où Gérard Chalendard, alors trésorier de l’office de tourisme et président du festival, lui a annoncé que le CIOFF aurait lieu au Puy-en-Velay. « C’était l’aboutissement d’un long travail de lobbying et de conviction de Gérard et de son équipe auprès des instances nationales et internationales, c’était aussi un sacré défi d’organisation ». Du 8 au 11 octobre 2003 « notre ville a été un peu “la capitale du monde” ».
