Les Espaviots ont surpris bien des équipes en achevant leur première saison de National 3 à la 5e place. Le président Christian Perbet et l’entraîneur Lionel Vaillant dressent le bilan et se projettent sur l’exercice suivant, qui s’annonce d’autant plus difficile.
En 12 années, l’ascension du Football Club Espaly l’a mené du niveau départemental au top 5 de National 3. Le club de Christian Perbet a impressionné en cinquième division, pour la première saison de son histoire à ce niveau. Malgré des moyens limités, il a rivalisé avec de grosses écuries, dans un groupe réputé pour être le plus relevé de l’Hexagone.
« Beaucoup d’entraîneurs nous condamnaient en début de saison »« Beaucoup d’entraîneurs nous condamnaient dès le début. Ils avaient coché Espaly comme premier relégué », se remémore Lionel Vaillant. Pour autant, son président n’est pas forcément surpris de voir son groupe se hisser dans le top 5. « Quand on commence une compétition, on veut toujours finir le plus haut possible, même si l’objectif était simplement le maintien. Ça en surprend beaucoup et c’est très bien. »
Mais la saison des Rouge et Noir n’a pas toujours été rectiligne. Ils avaient déjà créé une petite sensation, après la trêve hivernale, en grimpant sur le podium. Avant de se retrouver dans une situation délicate au creux de l’hiver, avec seulement deux unités d’avance sur la 11e place. Malgré une série de six matchs sans victoire, le groupe ne s’était pas effondré. Au contraire, il avait rebondi de la meilleure des manières. « On n’a jamais douté. Le travail de toutes les parties du club résume bien la saison et il a payé », souligne Christian Perbet. « Je n’ai jamais eu la pression du président, du club, ou de qui que ce soit. On a toujours travaillé dans le calme et la sérénité », confirme son entraîneur.
Avec la manièreCette irrégularité dans les résultats, le FC Espaly n’est pas la seule équipe à en avoir fait les frais. Même Lyon-La Duchère, pourtant prétendant à la montée, a subi une série de quatre rencontres sans succès. Hormis Saint-Priest, aucune formation n’a été épargnée et c’est le symbole d’une poule qui se voulait très relevée. Sur les onze groupes de N3, c’était d’ailleurs le seul à avoir quatre représentants en 32es de finale de la Coupe de France.
Au-delà du bilan comptable qui est très bon, c’est le visage affiché par le club qui a ravi les dirigeants et le staff. « Qu’importe l’adversaire, nous n’avons jamais renié nos principes de jeu. Nous avons toujours essayé de jouer », se satisfait Lionel Vaillant. « On est allé chercher une place dans le haut de tableau avec la manière. Nous avons donné une belle image du football altiligérien et auvergnat. Et ce n’est pas facile chez les Lyonnais », sourit le président. Le tout a été accompli avec de nombreux joueurs déjà présents au club depuis plusieurs années. « La grande fierté est d’avoir réussi tout cela avec dix joueurs qui étaient déjà là en Régional 1 », insiste le dirigeant.
Espaly restera un petit poucetMalgré cette très belle saison, l’heure n’est surtout pas à l’enflammade au FC Espaly. « Il faut avoir l’humilité de dire qu’on repart à zéro. Ce qui nous a fait gagner au début, c’était la peur de ne pas être au niveau. Il faudra garder cela », prévoit Christian Perbet.
Le président n’a pas prévu de tout révolutionner ni de gonfler les finances. Le FC Espaly continuera de fonctionner avec un budget qui se situera autour des 460.000 euros, pour le fonctionnement de toute la structure et pas seulement de l’équipe fanion. « On aura toujours les plus petits moyens, mais ça ne nous fait pas pleurer. Par contre, on reviendra avec notre groupe et une méthode de travail », commente le président. Les Espaviots feront donc toujours figure de petit poucet, en 2024-2025. D’autant plus s’ils se retrouvent dans la poule de clubs comme Thonon-Évian qui sont capables de sortir des budgets qui dépassent largement le million d’euros.
Garder la même ossatureExister dans la cinquième division sera d’autant plus difficile la saison prochaine. La refonte des championnats n’est pas totalement terminée et il y aura au moins cinq descentes par groupe. Pour se maintenir sans jamais trembler, il faudra donc finir dans le haut de tableau. Entre toutes les descentes et une deuxième saison qui s’annonce toujours plus difficile que la première, pour un promu, les Espaviots s’avancent donc prudemment. « Nous serons encore obligés de surperformer », annonce Christian Perbet.
Afin d’y parvenir, le club table sur la continuité. Pour l’heure, seul le départ d’Hugo Di Piazza est acté. Près de 90 % de l’effectif, voire plus, devraient être conservés. « En sachant avec qui on repart, on construit… C’est plus facile de travailler comme cela », apprécie Lionel Vaillant. Le technicien pourra tout de même compter sur quelques recrues. « Peut-être quatre, une par ligne », précise le président. L’ambition sera aussi d’étoffer le groupe senior afin de permettre à l’équipe réserve de performer en Régional 3.
Le FC Espaly garde donc cette formule qui a fait sa force la saison passée et sur la dernière décennie, au fil des montées. Malgré des moyens modestes, le club de Christian Perbet comptera sur les mêmes hommes forts pour tenter de tirer son épingle du jeu et rester la bonne surprise du championnat de National 3.
Lucas Jacquet
