L'Université indépendante de Vichy présente régulièrement des conférences. Pierre-Jean Paris en charge du Cercle des sciences techniques et médicales, souhaite ouvrir l'université sur les entreprises locales et régionales.
À cette occasion, ce jeudi, Patrick Hygounenc, ingénieur chimiste et ancien directeur général adjoint de l'Institut national de formation et d’enseignement professionnel du caoutchouc, était présent pour raconter « L’histoire et la technique du pneu ». Avec schémas et vidéos à l'appui.
Un peu d’histoire« La région Auvergne-Bourbonnais se trouve être au cœur du développement historique des pneumatiques. Michelin à Clermont-Ferrand et Dunlop à Montluçon ont marqué les étapes de progrès dans la fabrication des pneumatiques ».
À l'origine, il y a eu Kleber (équipement du Concorde) puis Michelin avec son invention du pneu démontable (chambre à air) et « la cage à mouche ». L'évolution du pneu va de pair avec l'évolution de l'automobile. Depuis 2018, Bridgestone, Michelin, Goodyear et Continental tiennent la route.
« Les chinois progressent bien dans ce domaine, précise l'intervenant. Pneus d'avion, de tracteur, pour les carrières et mines, de racing, de vélo et moto, pneus d'été et d'hiver. Aujourd'hui, le radial qui a été inventé en 1915 par un américain, a pris la place du diagonal afin d'assurer solidité, résistance, endurance, sécurité et vitesse ». En 1980, il y a eu un changement de paradigme avec le kevlar, de nouveaux mélanges aux multiples propriétés et donc de meilleures performances. « Un pneu de chantier peut peser trois tonnes. C’est un vrai livre, poursuit Patrick Hygounenc. En effet, le numéro de l'homologation, du moule de vulcanisation, les dimensions, la pression, la charge préconisée... sont inscrits sur la structure du pneumatique ».
Les qualités demandées à la structure sont, entre autres, la souplesse, le silence, l'uniformité, l'adhérence, la stabilité, la résistance au roulement, la longévité, l'échauffement mini et la capacité de charge.
Après avoir évoqué la fonction du pneu, sa composition avec sa bande de roulement, la carcasse, le talon, le flanc, le mélange de produits, le constat est évident : fabriquer un pneu est tout un art.
Et demain ?Les machines utilisées sont très sophistiquées et notamment pour la vulcanisation qui consiste au passage de l'état plastique à l'état élastique. L'automatisation est une horlogerie au processus de température très précis. Les pneus de demain s'annoncent très innovants, sans air.
Parmi les avancées techniques figurent l'impression 3D, l'usure connectée, la résistance aux chocs et aux crevaisons ainsi que la production d'électricité. Goodyear a inventé un pneu sphérique avec lévitation magnétique.
