On aurait pu rester des heures à écouter Patrick Cloux, pas seulement parce qu’il est bavard, mais parce qu’il croit au pouvoir de la parole.
Laurent Jouberton, de la librairie Carnot, recevait l’auteur vendredi dernier. Après des études en Histoire de l’art et en philosophie, il s’oriente vers le métier de libraire puis celui de représentant pour les éditions Actes Sud. Métiers qui ne le comblent pas vraiment.
Dans sa nécessité de transmettre, il nous entraîne sur ses chemins. Pour lui, l’écriture, « c’est se donner la possibilité de trouver une voie ». « Le livre est une petite charpente. Ça répare un peu la bête, ça change le regard au monde ». Le seul moyen d’échapper à « la machine », toutes ces forces qui nous dirigent, ces obligations sociales. « Un livre épuisé, c’est tout de même quelque chose de grave », nous précise-t-il dans son dernier ouvrage La bibliothèque gelée .
Ce nouveau récit évoque le temps qui suit la disparition d’une femme, sa femme, après 40 ans de vie commune et leur amour partagé pour les livres. « Le deuil est un état précaire ». La bibliothèque réveille sa présence, ravive ses traces, « depuis si longtemps qu’on habitait chez nos livres ».
Rendez-vous. Prochaine rencontre littéraire, vendredi 31 mai, à 19 h 30 : Estelle Sarah Bulle pour Basses Terres , aux éditions Liana Lévi.