Mobilisé contre la suppression de 47 emplois à Commentry (Allier), annoncée le 22 janvier par le groupe Adisseo, le comité de défense qui regroupe des partis politiques, des élus et des représentants syndicaux se dit prêt à manifester dans la capitale.
Réuni une première fois le 30 avril, le comité de défense qui regroupe des partis politiques, des élus et des représentants syndicaux avait dénoncé "la casse de l’industrie". Référence à la suppression annoncée de 47 emplois sur le site commentryen du groupe Adisseo, fabricant d’additifs pour l’alimentation animale.
Lors de la deuxième réunion qui s’est tenue ce jeudi 23 mai à quelques mètres de la mairie de Commentry, les membres du comité ont été très clairs : "Si l’État et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, qui fait la sourde oreille, ne se saisissent pas du dossier, nous monterons à Paris". Dans un courrier envoyé fin avril à Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, le député de l’Allier Yannick Monnet rappelle que le groupe Adisseo touche chaque année, "selon mes informations", huit millions d’euros d’aides publiques.
"Ils sont en train de tuer nos villes"Présent, Sylvain Bourdier, maire de Commentry, dit ne pas comprendre l’attitude du groupe Adisseo qui "fait des profits mais pour qui l’objectif est de faire des hyperprofits". Et un responsable syndical du site commentryen de déplorer, à son tour, un tel comportement : "Ils sont en train de tuer nos villes et nos commerces".
En marge des actions envisagées (manifestation, courriers aux élus, distribution de tracts, débat public), les représentants syndicaux du groupe Adisseo ont fait savoir qu’ils contestaient auprès du tribunal administratif l’homologation du PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités. "Une homologation qui a été prononcée en quarante-huit heures alors que la DREETS disposait de vingt-et-un jours pour le faire", déplorent les membres du comité. En rappelant que "l’industrie représente 10 % du PIB en France et qu’on ne peut laisser mourir ce secteur".
Martial Delecluse
