Auprès d'élus locaux, Patrice Vergriete s'est engagé à étudier des mesures pour éviter les pannes à répétition sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), en attendant les nouvelles rames.
Un aréopage d'élus des territoires traversés par le Polt (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) s'est rendu au ministère des Transports, mardi 21 mai, pour mettre sur la table les récents déboires de la ligne ferroviaire, à commencer par le retard de la mise en service des nouvelles rames – prévue maintenant en début d'année 2027.
Si le nouveau ministre Patrice Vergriete a souligné n'avoir aucune prise sur le délai annoncé par l'entreprise espagnole Caf, il a affirmé avoir convenu avec elle d'un rendez-vous tous les deux mois pour constater l'avancée de la fabrication des rames. « Des visites sur le site de production (notamment avec des élus locaux, NDLR) seront également assurées pour apporter plus de transparence », informe Andréa Brouille, vice-présidente de la région Nouvelle-Aquitaine.
Locomotives hors d'âgePour les élus, la priorité concerne le matériel roulant actuel. Comment des locomotives hors d'âge pourront-elles fonctionner encore trois ans alors que les incidents se sont multipliés ces derniers mois ? « Il faut des motrices plus fiables et robustes qu'aujourd'hui », expose Guillaume Guérin, président de Limoges métropole, à l'initiative de l'entrevue.
« Le sujet n'est même plus de savoir si les trains vont partir et arriver à l'heure, mais de savoir s'ils vont tomber en panne ou non », commente Valérie Simonet, présidente du conseil départemental de la Creuse.
Guillaume Guérin (président de Limoges métropole), Andréa Brouille (vice-présidente de la région Nouvelle-Aquitaine), Jean-Luc Gibelin (vice-président de la région Occitanie), Marc Fleuret (président du conseil départemental de l’Indre), Valérie Simonet (présidente du conseil départemental de la Creuse) et Pierre Massy (président de la CCI de Haute-Vienne) ont participé à l'entrevue avec le ministre.
Cent millions pour la maintenanceGuillaume Guérin affirme que le ministre a d'ores-et-déjà acté un plan d'entretien et de maintenance d'un montant de 100 millions d'euros pour que les motrices actuelles tiennent jusqu'en 2027. Patrice Vergriete pourrait par ailleurs annoncer d'autres mesures lors de sa venue à Limoges, le 11 juillet, au comité de suivi de la ligne POLT.
« Le POLT est un train d'équilibre du territoire, l'État met de l'argent pour que la ligne soit rentable au regard de la SNCF, il est donc normal que l'État demande qu'un matériel plus fiable soit mobilisé », remarque Pierre Massy, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Limoges et de Haute-Vienne.
Qu'en est-il de la possibilité de faire venir des rames de TGV sur la ligne POLT ? « Le ministre dit qu'il n'y en a pas de disponible », souffle Guillaume Guérin.
Une compensation pour les usagers ?Il a également été abordé au cours de l'entretien la possibilité d'une réduction du prix des billets, au moins jusqu'en 2027, en « reconnaissance du préjudice subi par les habitants et les territoires ».
Le sujet des travaux qui vont paralyser l’accès à la capitale en journée entre août 2025 et janvier 2026 – plus aucun train ne roulera entre 9 h 30 et 17 h 30 au nord d'Orléans – n'a pas été évoqué. « Mais il le sera lors de la venue du ministre à Limoges », annonce Pierre Massy.
Guillaume Bellavoine