Vendredi 17 mai, au terme de l’inauguration de la nouvelle école primaire et du Territoire éducatif rural (TER) de Paulhaguet se tenait une réunion du comité de pilotage de ce TER, qui s’est achevée par un élargissement de la réflexion. " Le comité de pilotage a permis d’évoquer les actions que la principale du collège de Paulhaguet et la directrice de l’école primaire ont réalisées. Et à la fin, nous avons élargi la réflexion, à partir de l’expérience réussie de cette commune, à la manière dont on peut diffuser cette approche du TER dans d’autres parties du territoire, confie le préfet de Haute-Loire, Yvan Cordier. Ici, il y a eu une vraie implication des enseignants et des parents. "
Construire une dynamique communeFin 2023, une convention a été signée pour la création d’un deuxième TER sur les communes du Chambon-sur-Lignon, du Mazet-Saint-Voy et de Fay-sur-Lignon (*). Et des discussions sont en cours pour un troisième à Landos autour du collège et des écoles concernées, dont celle de Costaros. Pour ce dernier territoire, le préfet détaille : " La présentation était accueillie avec un certain scepticisme, mais elle a abouti à un objectif commun de renforcer l’attractivité du collège local et des écoles. Le TER permettra d’avoir une réflexion collective des élus sur ces écoles et notamment sur la question du périscolaire. Par exemple pour mieux valoriser ce qui se fait en matière artistique et culturelle. " Et s’il ne sera pas forcément question de projets immobiliers sur les autres TER, le préfet insiste :
L’idée est surtout d’avoir un outil ou un levier pour qu’écoles et collège construisent une dynamique commune. Et ce afin de lutter contre l’isolement de ces territoires ruraux. Ce qui remonte, c’est le besoin de faire réseau, d’échanger.
À Paulhaguet, le TER implique 30.000 € de subvention par an pour permettre de financer une dynamique locale (dans ce cas l’achat d’un matériel de webradio). Il a aussi entraîné la création d’un poste Emile (Enseignement d’une matière intégré à une langue étrangère) et a été accompagné d’une aide de 400.000 € de l’État sur les 849.000 € qui ont été nécessaires à la transformation de l’ancien internat du collège en école primaire.
Rendre les collèges ruraux attractifs" Sur le deuxième TER, les réflexions et les acteurs pourront être différents. On est là pour répondre aux besoins et faire en sorte que les jeunes aient le meilleur destin possible, note Hervé Bariller, directeur académique des services de l’éducation nationale en Haute-Loire. On va accompagner ce qui peut être possible sur le temps scolaire et sur certaines activités périscolaires. Copiloter avec le préfet, mais aussi rassembler autour des opérateurs essentiels des structures dont le projet peut avoir besoin, comme l’ARS, la Caf… "
Concernant la Communauté de communes du pays de Cayres-Pradelles et le possible TER sur Landos, le préfet ajoute :
À Costaros, il faut déplacer l’école. Elle se trouve en bord de RN 88. Cela représente un gros coût. L’État accepte d’aider la commune, mais on dit aussi que l’investissement ne pourra pas se faire sans une discussion sur l’école de demain. Ce n’est pas un territoire avec une perte d’élèves prévue dans les 4-5 ans. Mais il faut conforter la qualité du collège de Landos pour éviter la fuite d’élèves vers le Puy-en-Velay. La continuité et la dynamique sont des facteurs d’attractivité pour des familles qui sont parties prenantes d’un vrai parcours de territoire.
Pierre Hébrard
(*) La signature d’une telle convention suppose un accord entre les services départementaux de l’Éducation nationale, la présidente du conseil départemental, les maires, le président de la communauté de communes et l’État.