Booklink, une application pour rencontrer… des livres !

Et si on pouvait "swiper" des livres, "matcher" avec certains ? Un Tinder des livres ! C'est l'idée de l'étudiante clermontoise Angélique Carreno. Elle est en train de développer Booklink tout en menant ses études de psychologie et médecine. Elle est accompagnée par Clermont Auvergne Pépite, le service universitaire des étudiants entrepreneurs.

Elle a manqué le concours à trois places ! Elle voulait devenir médecin. Mais finit sa première année à trois places du graal. "Je suis quelqu’un qui croit au destin. Et je me suis dit que je n’avais pas démérité…"

Alors côté études, Angélique Carreno, 19 ans, puydômoise, profil scientifique, mais passionnée de lecture, s’inscrit donc en licence de psychologie avec la "mineure" médecine. Et décide de "se remotiver" avec "un petit à-côté".

Elle attrape une feuille, réalise une carte mentale de ce qui lui plaît, qu’elle partage sur les réseaux sociaux dans une sorte de storytelling bien ficelé, qui affiche désormais 14.000 abonnés.

Comme elle, ils adorent lire. "Mais ils ont du mal à trouver le livre qui leur plaît. Pour moi, c’est celui qui me fait réfléchir ou qui me détend."

Et si on pouvait "swiper" des livres, "matcher" avec certains ? imagine-t-elle. L’idée de Booklink est née. "Une appli de rencontre des bouquins, un Tinder des livres", rit Angélique.

Pour voir si ça tient la route, elle apostrophe les gens au Jardin Lecoq, une trentaine de personnes, "j’ai même rencontré un groupe de jeunes pour brainstormer. C’était dynamisant".

Le reste ? "Au culot." Un ami de la famille pour des conseils en business plan, de la débrouille pour trouver deux étudiants informaticiens bénévoles pour l’algorithme de recommandation de son appli, des recherches pour trouver une banque de données de livres open source ou vérifier que l’idée est innovante et le marché pas trop concurrentiel.

"Et puis j’ai découvert Pépite ! Je ne savais même pas que l’on pouvait être étudiant-entrepreneur." Elle s’inscrit, son projet est retenu. "Je suis tout de suite entrée dans le vif du sujet : ils m’ont dit que je n’avais pas de modèle économique."

Poursuivre ses études tout en portant un projet entrepreneurial, c’est ce que propose Clermont Auvergne Pépite. Un service universitaire qui fête ses dix ans. Et organise un après-midi de rencontres ouvert à tous à Clermont-Ferrand le 30 mai (lire ci-dessous).

Depuis octobre, elle avance avec Pépite, a rejoint l’incubateur de projet culturel, le Damier, et pris contact avec Busi by Clermont Auvergne Innovation.

Elle a aussi rencontré des auteurs, des maisons d’éditions… Reçu des prix, dont, le coup de cœur Pépite, réussi une campagne de crowdfunding pour financer le travail de l’agence Ldiro pour l’algorithme et la version bêta. Là, elle cherche des "testeurs" et des ambassadeurs. "C’est l’usage qui permettra à l’algorithme de s’enrichir…"

Elle lance officiellement Booklink le 26 juin. D’ici là, elle aura aussi validé son année de psychologie. Mais "je crois que je ne veux plus être médecin. Je suis en train de réaliser le projet de mes rêves sur un coup de tête !" 

Si vous voulez tester l’application, contacter Angélique Carreno via booklink.odoo.com

Clermont Auvergne Pépite, le service universitaire qui accompagne les étudiants-entrepreneurs, fête ses dix ans et propose un après-midi d'information ouvert à tous le 30 mai à Clermont-Ferrand.

De 15 heures à 17 h 30, stands des anciens étudiants passés par Pépite qui ont créé leur entreprise, dont Thibault Omerin (Le Tresseur), Manon Fernandez (Nosqua), Aurore Martinet (Meeraï).

À 17 heures, conférence animée par Laetitia Chaucesse sur le principe de plateau, avec une vingtaine de chefs d’entreprise pour montrer que l’on peut entreprendre dans tous les domaines.

Jeudi 30 mai, à partir de 15 heures, ouvert à tous, entrée libre, à la Coopérative de mai, rue Serge-Gainsbourg, à Clermont-Ferrand.

Le statut national d’étudiant-entrepreneur s’adresse aux jeunes porteurs d’un projet de création d’entreprise au sein d’un Pôle étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (Pépite), en cours de formation ou jeunes diplômés.

Le statut permet d’être accompagné par des spécialistes et tuteurs enseignants, de bénéficier de conseils et d’un réseau, de prétendre à des aides de financement.

Il offre la possibilité de suivre ses études et de mener son projet en même temps grâce à des aménagements d’emploi du temps. Le projet entrepreneurial peut se substituer à un stage ou un projet de fin d’études.

Il donne accès à un diplôme dédié : le D2E (Diplôme Étudiant-Entrepreneur).

Cécile BergougnouxPhotos Fred Marquet