Le collège Robert-Louis-Stevenson à Landos n’a accueilli hier que neuf adolescents. Autorisation parentale en poche, les autres - soit 152 élèves - ont fait l’école buissonnière, à l’occasion d’une opération « collège mort », initiée par des parents.
À l’heure où les collégiens étaient censés faire leur entrée en classe, ces derniers se sont mobilisés devant l’établissement pour revendiquer « le retrait de la réforme du choc des savoirs ».
Cette réforme, les parents - tout comme le maire Jean-Louis Reynaud qui leur a témoigné son soutien mardi matin - sont convaincus qu’elle sera « plus difficile » à mettre en œuvre, pour ne pas dire complètement inappropriée, dans « ce petit collège de campagne » qu’est le Stevenson.
Leur crainte, c’est que les effectifs de l’établissement ne suffisent pas à constituer trois groupes de niveau pour les cours de mathématiques et de français. « On aurait d’un côté 15 élèves jugés fragiles, et tous les autres dans un second groupe, soit une trentaine de collégiens », s’inquiète une mère de famille. Sans compter que « les locaux ne sont pas adaptés, rempile un professeur. On n’a pas de place ! ».
Les enseignants de Haute-Loire de nouveau mobilisés contre le choc des savoirs mardi
Au-delà de la logistique, c’est aussi et surtout le « bien-être de l’enfant » qui est au cœur des préoccupations des parents. « On va les trier dès leur entrée en 6e, maugrée la petite assemblée. C’est hyperstigmatisant et impactant pour les élèves qui figureront dans le groupe des “faibles”, surtout au collège. Cela risque de favoriser le harcèlement ». « Et puis s’il n’y a pas d’émulation, renchérit une enseignante, ce n’est pas leur rendre service. Ils ont besoin d’être tirés vers le haut par leurs camarades ». Or, « l’organisation avec des jauges imposées ne semble laisser aucune possibilité d’intégrer la classe des “forts” », résume le maire, Jean-Louis Reynaud, appelant de ses vœux à plus « de flexibilité ». « Les élèves seront cantonnés à leur groupe », poursuit l’élu, déplorant par ailleurs « le rabotage du personnel ».
L’unique poste de CPE (conseiller principal d’éducation) ainsi qu’un demi-poste d’infirmière scolaire seraient menacés à la rentrée. Des pertes jugées « cruellement dommageables » par l’édile et les parents pour lesquels la coupe est définitivement pleine.