Accrochée par des Palois dos au mur, la JA Vichy a arraché sa qualification pour la demi-finale, dimanche (72-73) grâce à la densité de son effectif, mais aussi à son caractère.
Une qualification en deux manches sèches qui lui offre un peu de repos avant le premier match de la demi-finale : en allant gagner à Pau, dimanche après-midi (72-73), la JA Vichy a écrit le scénario rêvé pour bien préparer la série qui commencera dès samedi, au Pierre-Coulon (à 20 h 30), face à Boulazac, vainqueur de Châlons-Reims en deux matchs également.
"On n’a pas forcément fait notre meilleur match mais on a au moins eu le mérite de rester soudés"
Sur le parquet de l’Élan Béarnais, la JAV n’a pas tout maîtrisé. Mais elle a encore montré du caractère pour l’emporter sur le fil. « On n’a pas forcément fait notre meilleur match mais on a au moins eu le mérite de rester soudés », confirme Sébastien Cape, l’ancien joueur formé à Pau, et qui connaît la valeur d’une victoire dans ce temple du basket. « Pour moi, la plus belle salle en France », relève le capitaine vichyssois. « Ça n’a pas toujours été très juste des deux côtés, appuie son coach, Guillaume Vizade. Il y a eu des moments un peu fouillis mais le cœur et l’énergie des deux équipes font qu’il y a un point d’écart au score et également à l’évaluation (81 à 82 pour la JAV). »
Alors, qu’est-ce qui a fait la différence ? « Ce match, on l’a un peu gagné sur la fraîcheur de nos rotations, répond l’entraîneur de la Jeanne d’Arc. L’implication de tout le monde dans cette équipe est très importante. Je pense que les rotations à 5 minutes de la fin nous donnent un petit coup d’énergie supplémentaire. Les deux, trois choses qu’on conteste, les rebonds qu’on verrouille mieux dans les 4 dernières minutes… »
Serge Mourtala, point d’ancrage salutaireUne bataille où ses joueurs ont « vécu l’enfer » pour reprendre l’expression de Guillaume Vizade, dans le 3e quart-temps notamment, à cause de l’abattage impressionnant de Gavin Kensmil sous les deux cercles.
Mais Vichy avait aussi son atout de taille. Meilleur marqueur de la rencontre (19 points), Serge Mourtala a été un pion essentiel de la victoire des siens à Pau.
« Serge a réussi à dominer dans les finitions proches du cercle. Sans son deuxième quart-temps (il a marqué 15 points en 10 minutes), on ne revient pas dans le match. Il a eu un passage de joueur de très haut niveau. Quand notre grand sert de point d’ancrage, tout le monde autour sait qu’il peut s’appuyer sur lui », observe Guillaume Vizade.
Pour son homologue palois, Éric Bartecheky, Serge Mourtala (2,14 m) a été un problème pas loin d’être insoluble : « Il nous a fait du mal. D’avoir un phénomène comme ça avec cette verticalité-là, cette hauteur, ça pose des problèmes sur le pick and roll, sur le poste bas, sur les rebonds. Ce n’est pas simple à contrôler. »
Mais c’est bien collectivement que la JAV a fait la différence. Avec cette confiance en elle construite tout au long de la saison. Même après avoir accusé 5 points de retard à 5 minutes de la fin. Et en dépit de quelques maladresses ou imprécisions dans le jeu. « On a un mantra : “next play”. Ça veut dire qu’on passe à l’action suivante. La compétitivité de l’équipe n’est pas née aujourd’hui. On a cette volonté féroce de jouer les yeux dans les yeux avec tout le monde, peu importe les équipes, peu importe les salles dans lesquelles on est. À Pau, on a réussi à forcer notre destin », conclut Guillaume Vizade.
Olivier Rezel
