De septembre à mars, un partenariat entre le bailleur social Ophis et des étudiantes de l’Université Clermont-Auvergne a permis de redécouvrir un joyau clermontois.
Saviez-vous qu’à Clermont-Ferrand se dresse un pont vieux de plus de quatre cents ans, quasiment unique au monde ? Érigé par le temps à l’abri des regards dans le quartier Saint-Alyre, au sein de la résidence du Pont Naturel, cet édifice rocheux a quelque peu sombré dans l’oubli. Mais c’était sans compter sur la motivation et la détermination du bailleur social Ophis et d’une équipe de cinq jeunes étudiantes du master 2 « Direction de projets ou établissements culturels » à l’Université Clermont-Auvergne (UCA).
Intégrer les habitantsEn septembre dernier, un partenariat inédit est né entre ces deux entités apparemment sans rapport.
L’idée était de revaloriser ce patrimoine tout en incluant les habitants de la résidence qui le côtoient tous les jours sans en avoir conscience.
Après une période de « défrichage » au cours de laquelle les cinq étudiantes ont rencontré géologues et hydrogéologues clermontois, les habitants de la résidence ont été invités à participer à la mise en lumière de ce pont un peu particulier.
« Nous avons installé des transats dans la résidence pour aller à leur rencontre. L’idée était de sortir d’un entre-soi culturel dans lequel il peut être facile de tomber. Grâce à eux, nous avons identifié plein de choses auxquelles nous n’aurions pas pensé par nous-même ! », se réjouit Pauline Morazzoni, l’une des cinq étudiantes.
Trois jours durant, les habitants de la résidence étaient conviés à divers événements autour du Pont Naturel et de la Fontaine Pétrifiante. © collectif zeste x ophis
En mars dernier, les cinq jeunes femmes ont organisé trois journées dédiées à la découverte du pont et de la fontaine pétrifiante attenante... et à la rencontre entre habitants de la résidence. « Le pont a un peu servi cet objectif-là, c’était une bonne méthode d’approche. Et c’est une source de fierté, d’attachement pour les résidents ! », poursuit Pauline Morazzoni.
Pérenniser le savoirVisites, spectacles, projections lumineuses... Il y en avait pour tous les goûts. « Notre diversité de groupe a répondu à la diversité des habitants », sourit Amélie Pageot, étudiante. Avec un objectif en tête, « donner quelques clés méthodologiques aux habitants pour créer des événements entre eux » et ainsi pérenniser leur action.
Beaucoup de personnes m’ont fait des retours qui allaient dans le même sens : les filles ont mis de l’animation et ont permis aux gens de mieux se connaître, et de mieux connaître leur lieu de résidence. Franchement, merci à elles.
Un panneau explicatif a été installé pour que ce nouveau savoir continue d’être transmis. Avant, qui sait, de reproduire l’expérience (réussie) dans une autre résidence Ophis chargée d’histoire...
Un peu d'histoire. Bâti sans intervention humaine au dessus d’un ruisseau constitué d’eau de source, ce pont naturel est en fait le résultat d’une réaction chimique entre les émanations de cette eau minérale et l’air. En s’évaporant, le bicarbonate de calcium et le fer contenus dans cette dernière se solidifient jusqu’à enjamber l’eau. Des années durant, ces propriétés ont été utilisées pour pétrifier des objets et des animaux naturalisés. Des bains thermaux y ont également été érigés.
Louise Llavori