Issoire s’est compliqué la tâche, ce dimanche, face au Servette de Genève (34-19). En concédant un bonus offensif dans les ultimes instants, l’USI est désormais condamnée à l’exploit dimanche au stade du Mas.
À la fin de la rencontre, les joueurs Issoiriens avaient la tête bien basse dans les couloirs du stade champêtre d’Athenaz. Les coéquipiers de Simon Chalus ressentaient probablement énormément de fatigue après avoir lutté face à une équipe très solide du Servette de Genève. Mais ils avaient surtout reçu un gros coup sur la tête quelques minutes auparavant avec le quatrième essai suisse pointé par Yoann Gardes (34-19, 80e+2). Un essai synonyme de matelas confortable pour les Suisses avant le retour dimanche prochain au stade du Mas.
Pour passer en demi-finale et donc monter en Nationale 2, les Issoiriens devront non seulement s'imposer avec le point de bonus offensif, mais également battre Genève avec au moins 16 points d’écart. La mission s’avère compliquée.
On savait que cette formation helvète figurait comme l’un des épouvantails de Fédérale 1. Elle n’a pas failli à sa réputation avec notamment un paquet d’avants particulièrement redoutable. Et pourtant, les hommes de Christophe Rodier ont proposé une belle résistance grâce à des vertus défensives à toute épreuve. Le retour héroïque de Clément Destaillac sur le centre Jérémy Scalese qui filait tout droit à l’essai (28e) résumait à lui seul l’abnégation auvergnate. Et quand l’arrière issoirien a inscrit l’essai de l’égalisation juste après la pause (13-13, 41e), on pouvait penser que l’USI pouvait faire sauter la banque. Mais il aurait fallu pour cela éviter les erreurs de gestion…
Essai casquette…Après cette réalisation, les « Mauve et Noir » offraient littéralement un essai au Servette dans leur propre en-but (20-13, 45e). Et oui, derrière la ligne, il n’y a plus de hors-jeu… Le troisième ligne aile Vincent Guetat, par ailleurs arbitre, connaissait parfaitement la règle et aplatissait le ballon au nez et à la barbe d’Anthony Bourliaud qui s’apprêtait à s’en emparer. Essai casquette…
Dès lors, les Issoiriens n’ont fait que courir après le score pour tenter de rester dans les clous. Et de conserver toutes leurs chances en vue du match retour en Auvergne.
Sauf que dans les ultimes minutes, les partenaires de Simon Chalus ont probablement effectué le mauvais choix en jouant pleinement leur ultime possession après une mêlée remportée. En vue du match à venir, il aurait été en effet judicieux d’envoyer le ballon en touche et de clore la rencontre sur un désavantage de 8 points (27-19). Mais les Issoiriens ont perdu le ballon et Genève en a profité pour aller arracher un point de bonus offensif crucial.
L’USI n’a plus à réfléchir. Elle est désormais contrainte à l’exploit pour composer son billet pour la Nationale 2...
Arnaud Clergue
La fiche technique :ATHENAZ (Stade municipal). Le Servette Genève bat l’US Issoire 34-19 (mi-temps : 13-6). Arbitre M. Andreani. Les points. Pour le Servette de Genève : 4 essais de Moirod (13e), Guetat (45e), Scalese (54e) et Gardes (80e+2) ; 1 drop (36e), 1 pénalité (10e) de Perrod ; 4 transformations de Perrod (13e, 45e, 54e) et Gonnet (80e+2). Pour l’US Issoire : 1 essai de Destaillac (41e) ; 4 pénalités de Bourliaud (7e, 22e, 51e) et Villatte (68e). Évolution du score. 0-3 (pour Issoire), 3-3, 10-3, 10-6, 13-6 (mi-temps), 13-13, 20-13, 20-16, 27-16, 27-19, 34-19.
Les réactions
Christophe Rodier (entraîneur d’Issoire). « Je suis un peu désabusé. Il n’y a pas que la dernière action qui est mal gérée. L’essai que l’on prend en début de deuxième mi-temps alors que l’on vient de marquer l’est aussi. On ne fait pas attention à la règle. C’est vraiment révélateur de notre niveau qui est celui d’un quart de finaliste de Fédérale 1. Au niveau cœur et engagement, on pourrait être en revanche en Top 14. Mais cela ne suffit pas. Notre niveau technique et stratégique ne nous permet pas de faire mieux aujourd’hui (ce dimanche). On va travailler car il faut absolument que l’on reste invaincu à Issoire. Et il se passera ce qu’il se passera. »
Simon Chalus (capitaine d’Issoire). « On est accrocheurs et on prend cet essai à la fin. C’est une sacrée belle équipe. On s’est battu avec nos armes, mais on a fait des conneries… Je suis quand même fier de mes gars, car on s’était donné l’objectif de les agresser défensivement. On l’a fait. Je pense surtout que ça va leur faire bizarre à Issoire quand ils vont entrer dans le stade. Maintenant, on pose la calculette. Je reste optimiste. »