L'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine continue de surveiller et de lutter contre la progression du moustique tigre dans la région. En Limousin, il est implanté depuis plusieurs années en Haute-Vienne et en Corrèze.
L'Agence régionale de santé a lancé la saison 2024 de surveillance et de lutte contre le moustique tigre en Nouvelle-Aquitaine dont la progression se poursuit en France, et notamment en Limousin. La saison de surveillance a débuté le 1er mai et se poursuivra jusqu’au 30 novembre.
L'animal est désormais présent dans 78 départements, dont 920 communes de Nouvelle-Aquitaine (soit 21 % du total des communes et 64 % de la population néo-aquitaine). Soit une hausse de 195 communes colonisées en un an.
Implanté en Corrèze et en Haute-VienneEn Limousin, le moustique tigre a décidé de s'implanter en Haute-Vienne et en Corrèze. Seuls les Creusois sont épargnés de sa présence.
Depuis 2017, la Corrèze est classée en département colonisé, du fait d’une implantation confirmée à Liourdres et Beaulieu-sur-Dordogne en 2016, puis à Altillac, Astaillac et Brive-la-Gaillarde en 2017. Aujourd’hui, 26 communes de Corrèze sont connues comme étant colonisées par le moustique tigre (versus 17 communes fin 2022), soit 9 % des 279 communes en Corrèze (6 % fin 2022). 47 % de la population corrézienne est confrontée à la présence de ce moustique (40 % fin 2022).
La Haute-Vienne a été classée en département colonisé en 2020, du fait d’une implantation confirmée sur la commune de Saint-Yrieix-la-Perche en août 2020. En septembre 2022, la commune du Palais-sur-Vienne a été déclarée comme colonisée et en 2023, 5 communes ont été ajoutées à la liste : Aixe-sur-Vienne, Limoges, Panazol, Oradour-sur-Glane et Saint-Junien.
Attention au risque de transmissionOutre la nuisance indéniable qu’il entraîne, il faut impérativement lutter contre la présence du moustique tigre en raison du risque épidémique qu’il représente. En effet, il est potentiellement « vecteur » des virus de la dengue, du chikungunya, et du zika. Si le moustique tigre pique une personne malade, il peut transmettre le virus en piquant d’autres personnes.
L'ARS rappelle que le contexte épidémiologique actuel (épidémies de dengue, notamment aux Antilles et en Amérique du Sud) est à l’origine d’un nombre très important de cas importés depuis le début de l’année. Le tout rappelant que les mouvements de personnes du fait de l’organisation des Jeux Olympiques de Paris rendent d’autant plus probable la survenue de cas autochtone en Nouvelle-Aquitaine. Le plan d’action de lutte contre les maladies vectorielles 2024 a donc, lui aussi, été lancé en Nouvelle-Aquitaine.
186 cas de dengue et 4 cas de chikungunyaEn 2023, 186 cas de dengue et 4 cas de chikungunya ont été signalés et investigués en Nouvelle-Aquitaine (2019 cas de dengue, 30 cas de chikungunya et 9 cas de zika sur la France entière). Grâce aux mesures mises en œuvre, aucun cas autochtone de maladie transmise par le moustique tigre n’a été recensé en Nouvelle-Aquitaine.
Une surveillance entomologique (des populations de moustiques) est également réalisée sur la région par cinq opérateurs missionnés par l’ARS Nouvelle-Aquitaine : Altopictus, Qualyse, le laboratoire TERANA Creuse, le laboratoire départemental de la Dordogne et le Département de la Charente-Maritime.
Sous l’impulsion de l’ARS, ces opérateurs assurent également des actions de sensibilisation et de formations auprès des agents des collectivités territoriales pour qu’elles relayent l’information auprès de la population et permettre ainsi de repérer et de supprimer les gîtes larvaires dans l’espace public.
Comment lutter contre le moustique tigre ?
En supprimant ou en vidant tous les contenants et objets pouvant retenir l’eau de pluie pour éviter que le moustique tigre ne ponde et prolifère. La femelle pond dans de très petites quantités d’eau, principalement dans nos jardins : l’équivalent d’un bouchon renversé lui suffit. Elle peut pondre jusqu’à 200 œufs tous les 12 jours.
Le moustique tigre continue de gagner du terrain en Haute-Vienne
Émilie Montalban