Lors d'une première audience, vendredi, le rapporteur public a rejeté la requête d'Aline Faye, élue beaumontoise, qui conteste le retrait de ses délégations, décidé en 2021.
Le conseil municipal de Beaumont était-il en droit de retirer ses délégations à Aline Faye, deuxième adjointe ? L’affaire, qui remonte au 5 octobre 2021, était à l’audience du tribunal administratif de Clermont-Ferrand, vendredi matin, à la suite d’un recours d’Aline Faye.
C’est une petite phrase, lâchée au cours d’une réunion de travail, en mairie, et remettant en cause la probité du maire, Jean-Paul Cuzin, qui lui avait valu cette rétrogradation.
L’élue faisait allusion à un comportement déplacé, selon elle, du premier magistrat envers un agent municipal (*). Ce dernier avait quitté précipitamment la réunion. Un adjoint avait manifesté sa colère envers Aline Faye. D’une manière générale, les élus ont estimé que l’attitude de la deuxième adjointe a eu une incidence sur la bonne marche de la commune.
Une série de "dissensions"Ce que le rapporteur public a lui aussi considéré, vendredi, rejetant ainsi la requête de l’élue. Le magistrat, dans son rapport, précise que selon les éléments fournis par la commune, les faits survenus lors de cette réunion de travail étaient le "point d’orgue" d’une "séquence de dissensions continue" entre elle et l’équipe municipale.
Me Thibault Tymen, avocat de la requérante, n’est pas de cet avis.
"Rien, dans ce dossier, ne permet de démontrer que les propos tenus ont nui à la bonne marche de l’administration communale."
Maître Thibault Tymen, avocat d'Aline Faye
"On sait que dans chaque conseil municipal, il y a des dissensions, mais cela n’est pas de nature à remettre en cause cette bonne marche. Il faut des faits plus sérieux."Sa consœur, Me Martins Da Silva, qui représente la Ville de Beaumont, considère au contraire que le comportement de la deuxième adjointe a "forcément porté atteinte à la confiance" entre elle, le maire et les élus. Le conseil parle même de "sabotage" à l’encontre de l’équipe municipale.Les juges administratifs rendront leur décision dans quinze jours.(*) Un signalement auprès du parquet avait débouché sur un classement sans suite.
Olivier Choruszko