Saint-Oradoux-près-Crocq. Les derniers anciens combattants veulent transmettre le devoir de mémoire. La commémoration de l’armistice 1945 le 8 mai a montré la nécessité du devoir de mémoire à l’heure où les anciens combattants deviennent rares et ceux qui restent ne sont plus très jeunes.
À Saint-Oradoux, la municipalité a choisi ce jour pour mettre en avant ces quatre derniers anciens combattants et plus particulièrement les deux qui portent les drapeaux.
Tous les quatre sont des anciens soldats du contingent appelés à servir en Algérie entre 1954 et 1963. Le plus jeune de ces porte-drapeaux, Bernard Tinet, n’aura pas connu longtemps l’Afrique du Nord, affecté au 2 e Rama de Castres le 1er mars 1962, à quelques jours de la signature des accords d’Evian : il embarque à Port-Vendres le 17 juin 1962, pour revenir à la fin de cette année. Il finira son service militaire à Clermont-Ferrand.
Le second, Jean Prugnit, servira de septembre 1956 à décembre 1958. Deux mois à Bourg-en-Bresse et autant de temps à Châteauroux, pour apprendre le métier de soldat, et il quitte la France sur l’Athos à Marseille au début 1957 pour passer deux ans dans la région de Constantine.
Ce 8 mai 2024, il se souvient : « Mon enfance, pendant la Deuxième Guerre mondiale, a été insouciante, inconscient des tragédies qui se déroulaient ailleurs et ici. Les souvenirs des Poilus dans les tranchées que racontaient les grands-pères restaient vagues dans mon esprit. Le 8 mai 1945, les cloches ont sonné, notre instituteur nous signifie la capitulation de l’Allemagne et nous donne congé pour aller rejoindre nos familles. Le soulagement et l’espoir de revoir les prisonniers laissaient place à l’angoisse et le dur labeur de ceux qui avaient cultivé la terre, élevé les animaux, notamment des femmes sans hommes à la maison, qui ont dû faire face, parfois avec des enfants. » À travers ce message, il se fait le porte-parole des anciens pour que la mémoire des tragédies perdure afin de rester en paix, « malgré les tensions internationales ».