Wazoo se produira en concert samedi 18 mai, place Grégoire-de-Tours, dans le cadre d’un nouvel événement intitulé L’Europe s’invite à Brioude. Un moment particulier pour Grégory Chauchat, accordéoniste du groupe auvergnat.
Depuis huit ans, le Brivadois Grégory Chauchat est l’accordéoniste de Wazoo. Il sera présent samedi 18 mai, à 21 heures, place Grégoire-de-Tours, avec les autres membres du groupe, pour un concert organisé en plein cœur des trois journées de L’Europe s’invite à Brioude. Pour lui, c’est un retour aux sources. La première fois comme musicien professionnel, dans sa ville natale, où il a appris la musique.
Comment avez-vous rejoint l’aventure Wazoo ?Le groupe a commencé, il y a 25 ans, avec Jeff (Chalaffre) et Kevin (Quicke), les deux fondateurs. Il y a eu le titre « la Manivelle » qui a permis au groupe d’exploser. Il y a eu différentes équipes au fil des albums et des saisons. Et puis, en 2017, après une période de césure, le groupe s’est remis en route. Jeff et Kevin ont accueilli deux nouveaux musiciens, Charlie et moi-même. La rencontre s’est faite naturellement. On s’était croisés sur des festivals et le réseau auvergnat a parlé.
Comment s’est passée votre intégration dans cette formation ayant connu un immense succès ?Il y a eu cette période d’explosion tout au début avec « La Manivelle » en 1999. J’avais 15 ans à l’époque. La période plus calme qui a suivi, je ne l’ai pas connu car je n’étais pas en Auvergne. Mais quand le groupe a été relancé, à partir de 2017, cela s’est très bien passé et le public a répondu présent. Au fil des saisons, il est de plus en plus nombreux et on va beaucoup jouer dans la ruralité. C’est ce que l’on défend aujourd’hui. On entend beaucoup parler de musique urbaine aujourd’hui, mais Wazoo, c’est tout l’inverse.
C’est la marque de fabrique du groupe et visiblement, cela fonctionne bien !Oui. Quand on joue en Auvergne, on se retrouve souvent dans de toutes petites communes. Certaines ont 300 habitants la journée et le soir on est 3.000. Le public est derrière nous. Cela nous motive et nous donne l’envie de créer. J’ai aussi le souvenir d’avoir joué à Tronget, dans l’Allier. Il y a moins de 900 habitants et il y avait 18.000 personnes le soir. C’est l’exemple le plus probant. C’est la plus grosse scène que nous avons faite. C’est magique.
Comment expliquez-vous ce succès alors que le groupe ne passe pas à la radio ou à la télévision comme à l’époque de « La Manivelle » ?Les gens ont connu ce titre il y a 25 ans et depuis, ils ont grandi, ont eu des enfants. On se rend compte qu’on arrive à toucher différentes générations. Il y a aussi une réelle résonance dans le milieu agricole. Pour l’anecdote, pendant la crise des agriculteurs en janvier dernier, un de nos titres, « Agriculteurs », était le quatrième le plus streamé sur TikTok. On était au niveau d’Aya Nakamura. On touche une population qui est très peu mise en avant dans le spectre musical français. On s’adresse à ces gens qui nous font manger et nous en sommes fiers.
Quel est le quotidien de Wazoo maintenant ? Êtes-vous des amateurs ou des professionnels qui vivent de leur musique ?Nous sommes tous professionnels. L’été, on tourne avec entre 30 et 40 dates. Et l’hiver, on est sur de la création. Là, par exemple, on vient de terminer l’album qui célèbre les 25 ans d’existence du groupe, il s’appelle Un veau qui tête bien n’a pas besoin de foin. Maintenant, on va le présenter et on va être sur les routes tous les week-ends jusqu’à fin septembre et aussi en semaine.
Et en dehors du groupe ?On a aussi d’autres groupes ou pratiques artistiques à côté même si, aux beaux jours, on se consacre presque exclusivement à Wazoo. Pour ma part, j’habite à Lyon et je travaille aussi sur une activité d’événementiel où je propose des groupes à des particuliers ou à des entreprises pour des séminaires. C’est de la production musicale et artistique.
Pour en revenir au concert de samedi, Brioude va être la première date de présentation de l’album des 25 ans…Oui. On va tourner partout, dans le Sud-Ouest, en Normandie, dans l’Eure… On va bien barouder en France. On va un peu partout, mais on commence à Brioude et je suis content car c’est chez moi.
Comment présenteriez-vous ce nouvel album ?Il comprend neuf titres et il parle de fête, de terroir et de ruralité. On garde ce côté festif, très dansant et un brun chauvin. Même si je ne suis pas à l’initiative du groupe, cela correspond à mes valeurs. Aujourd’hui j’habite en ville, mais je suis très content d’aller dans mon Auvergne défendre cette ruralité qui est souvent méprisée.Vous allez bien sûr jouer vos nouveaux titres, mais peut-on imaginer que certains incontournables le seront aussi ?On va présenter nos nouvelles chansons, peut-être pas les neufs, mais dans un concert de Wazoo, si on ne joue pas certains titres attendus, c’est compliqué. On ne peut pas se passer de « La Manivelle ».Et, à titre plus personnel, que ressentez-vous à l’idée de jouer à Brioude ?Il y a une certaine fierté. J’ai commencé l’école de musique à Brioude, il y a 32 ans. C’est une petite pression aussi. J’ai été touché par le décès de Bernard Aury, l’an dernier. Il a été mon premier professeur de musique. Et il y a une fierté de revenir sur mes terres, pour la première fois comme musicien professionnel, devant la famille et des amis.Propose recueillis par Nicolas Jacquet