Face à Montauban, ce vendredi 17 mai (21 heures), qui joue sa survie en Pro D2, le Stade Aurillacois ne peut plus rien espérer ni craindre au classement. L’enjeu pour les Cantaliens ? Défendre leur stade. Sur le terrain et en tribunes.
Pour Montauban, c’est opération survie, vendredi 17 mai, à Jean-Alric. Le club a prévu de déferler en masse en proposant à ses supporters un tarif préférentiel pour pousser derrière son XV. Alors, Roméo Gontinéac, l’entraîneur du Stade, a lancé un appel, mercredi, en conférence de presse : « Montauban va se déplacer avec du monde, c’est à notre public de gagner son match dans les tribunes. » Le match est lancé. La défense de Jean-Alric, aussi.
Sur le terrain, Aurillac ne joue plus rien au classement depuis sa victoire sur la pelouse de Valence, la semaine passée. Au rugby, plus qu’ailleurs, défendre sa pelouse, son antre, son territoire, suffit à motiver les troupes. « On s’était fait une promesse cette année : on ne voulait pas perdre de match à domicile. Malheureusement, on en a perdu deux ici, confiait le capitaine Didier Tison. Pour nous, c’est important de bien finir à la maison, devant notre public. »
D’autant que les Cantaliens n’ont pas oublié la grosse déconvenue subie dans la cuvette de Sapiac (défaite 42 à 8), en décembre. « Lundi, on parlait de ce match et on s’est dit qu’il ne fallait pas oublier qu’on avait pris 40 points là-bas », relatait Didier Tison. Roméo Gontinéac, lui, se souvenait d’un match compliqué, disputé à 14 (carton rouge de Shvangiradze à la 33e minute), puis à 13 après des cartons jaunes. « Sur la deuxième mi-temps, on a subi énormément sur les phases statiques, ça ne ressemblait pas au Stade. Je suis convaincu qu’on a ce qu’il faut pour contrer cette équipe de Montauban. »
Les Tarn-et-Garonnais, de leur côté, doivent absolument gagner. En cas de défaite, le club se retrouverait au mieux quinzième (sa position actuelle) et barragiste, au pire seizième et relégué en Nationale. « On sait que Montauban veut venir gagner, il faut tout faire pour les empêcher de le faire, assurait Didier Tison. S’ils étaient à notre place, ils ne s’empêcheraient pas de faire pareil. »
Une dixième place à conserverEncore faut-il que les Aurillacois mettent les bons ingrédients. Roméo Gontinéac en a listé trois : le combat, l’intelligence et le self-control, référence au match aller et à l’indiscipline auvergnate de cette soirée de décembre. « Ce n’est pas quartier libre. On aborde ce match avec beaucoup de prudence parce qu’on accueille une équipe qui a le couteau sous la gorge. Nous, on veut finir en rendant hommage aux joueurs partants et, avec les joueurs restants, on veut toujours construire. On veut finir sur une bonne note », assurait Roméo Gontinéac.
L’entraîneur du Stade voit aussi un enjeu au classement avant cette dernière journée : « On veut conserver notre dixième place qui est très importante pour valider ce qu’on a fait de bien jusqu’à la 23e journée. » Valence-Romans et Soyaux-Angoulême, à deux points derrière, et Agen, à trois points, obligent les Cantaliens à s’imposer pour assurer cette place. Mathématiquement, le Stade pourrait dépasser Colomiers et grimper à la neuvième place en cas de faux pas des Columérins, chez eux, face à Valence-Romans.
Pas sûr qu’une place de plus ou de moins change grand-chose dans le bilan qu’Aurillac dressera de sa saison. Rester maître chez soi, une dernière fois, peut-être davantage. « L’heure n’est pas au bilan : il reste un match à jouer », a prévenu Roméo Gontinéac.
Mathieu Brosseau