Chénérailles. Foire aux chevaux : vers le renouveau ?. Dimanche, le bourg de Chénérailles a connu une grande animation à l’occasion de la traditionnelle foire aux chevaux.
Après quelques éditions atones, de l’avis général, cette édition de printemps a été un franc succès. Selon l’un des élus présents, « un trait a été tiré sur la période Covid ». Premiers pas vers un renouveau ?
Les éleveurs et les exposants qui sont venus dimanche venaient de tous les horizons. Ils ont amené des chevaux de trait, des chevaux de loisirs, des poneys, des ânes, chacun peut y trouver ce qu’il cherche.
L’Italie et le JaponL’une des spécialités de la foire est le négoce des chevaux de boucherie. Après leur court séjour chénéraillais, nombre d’équidés partent pour l’Italie pour une période d’engraissage. Ensuite, il n’est pas rare qu’ils terminent leurs jours au Japon où la population est friande de viande de cheval. La Chine commence aussi à pointer son nez. Venue de Belfort, la famille Chopin a ainsi acheté « une quinzaine de bêtes ». Par elle, on saura que les animaux destinés à la boucherie se sont négociés autour de 2,80 € au kg. Pour les chevaux de loisirs, suivant l’âge, la prestance et la qualité, les acheteurs ont dépensé entre 2.000 et 4.500 €.
Un badaud habitué de la foire livre son explication sur le déclin perçu ces dernières années : « Les contraintes sanitaires se sont accumulées, rendant de plus en plus difficile l’exposition des bêtes. Alors certains éleveurs sont présents seuls sur la foire. S’ils rencontrent des clients potentiels, ils leur disent de passer chez eux en leur promettant un bon repas s’ils font affaire », narre l’homme, un sourire de connivence aux lèvres.
On devine que ce marché parallèle n’est pas du goût de Thierry Jamot, président du comité des foires, qui indique qu’après la foire d’octobre, qui comptait 75 chevaux, celle-ci en réunit 150. « Nous touchons un public très large parmi lesquels on distingue les professionnels et les amateurs éclairés », commente-t-il.
Patrice Morançais, conseiller départemental du canton, salue « une manifestation bien ancrée dans le territoire ». L’augmentation du nombre des exposants et le côté populaire de la foire lui inspirent la conclusion que « la page Covid est tournée » et que la foire connaît un renouveau de dynamisme.
Propos que ne dément pas Alexandre Verdier, maire, qui se félicite du « succès des nouvelles animations » qui consistaient en des promenades à dos de poney pour les enfants et un stand de tir-à-l’arc pour les plus grands.
Quant à Anaïs Grassin, sous-préfète d’Aubusson, qui découvre son arrondissement mais qui n’ignore rien du monde équin, elle estime qu’il est « nécessaire que la foire perdure car la filière est importante ».