Lundi 13 mai, Hélène Hargitai, sous-préfète d’Issoire (Puy-de-Dôme), était de passage à Brassac-les-Mines. L’occasion d’apporter tout le soutien de l’État au premier magistrat, Fabien Besseyre, menacé de mort récemment.
On ne reçoit pas la sous-préfète de son arrondissement tous les jours. Alors, dans une salle de réunion de la mairie de Brassac-les-Mines, le maire, Fabien Besseyre, et son équipe ont profité de la visite pour sortir les plans et présenter les nombreux projets prévus par l’équipe municipale dans les prochaines semaines, comme celui de la transformation du centre-ville qui va connaître des travaux "pour la première fois depuis 1983", souligne le premier magistrat.
"Une stratégie extrêmement cohérente"
"Je pense qu’à la fin du mandat, on pourra être fiers des chantiers engagés. C’est pour cela que j’ai du mal à comprendre les menaces reçues. Car je m’investis à 200 %, sans compter, pour la commune", ajoute le maire.
Tag d'insultes et menacesLe 21 avril, sous le passage de la voie de chemin de fer, un tag d’insultes et de menaces de mort a été découvert à l’encontre de Fabien Besseyre, qui a déposé plainte. "De l’avis de tous, on n’a pas pris de décision qui peut entraîner de telles menaces, exprime-t-il. Ça m’a marqué. Ma femme également. Je ne me suis pas investi pour mettre en danger ma famille."
Une menace prise au sérieux par les autorités et notamment le cabinet du ministre de l’Intérieur qui a proposé au maire de bénéficier d’un soutien psychologique. "Les gens ne se rendent plus compte du mal qu’ils font. C’est ce qui a incité la mise en place de dispositifs pour protéger les élus", répond la sous-préfète.
Un dispositif d'alerteCes dernières semaines, quatre maires (et bientôt cinq) du Puy-de-Dôme expérimentent le dispositif Monshériff : ils disposent d’un bouton d’alerte qu’ils peuvent déclencher en cas de problème. Ce clic fait parvenir à des destinataires de confiance un SMS prérédigé, avec leur géolocalisation. "C’est quand même triste d’être obligé d’en arriver là, souffle Hélène Hargitai. Le maire a été élu pour faire fonctionner une commune et cela implique des prises de décisions guidées par l’intérêt général. Sauf qu’aujourd’hui beaucoup de personnes ne voient que par leur intérêt individuel."
Plusieurs dérives envers des maires ont été constatées dans le Puy-de-Dôme récemment, comme les insultes et menaces reçues par l’équipe municipale de Murat-le-Quaire. "On va vers une vraie crise des vocations. Plus personne ne voudra faire ce job. Et on se rendra compte qu’un maire et une équipe municipale, c’est bien utile", projette Hélène Hargitai.
Jean-Baptiste Botella