Bruno Papineau, maire d'Evaux-les-Bains, caressait l’idée d’accueillir le Tour depuis fort longtemps. Le voici en train de réaliser ce rêve, pour lui, ses administrés, les Creusois. État d’esprit dans la dernière ligne droite.Sait-on si c’est le passionné de vélo ou l’élu local qui parle ? Les deux ! Si trois collectivités co-pilotent désormais l’accueil du Tour 2024, Bruno Papineau est bien sûr l’homme au centre du jeu depuis le début. Passionné et pratiquant de cyclisme, c’est lui qui introduit l’hypothèse de faire revenir le Tour de France en Creuse lors du PPC (1), dès 2017, où l’une des lignes prévoit d’accueillir de grands événements. Six ans plus tard, il est au Palais des Congrès à Paris pour serrer la main de Christian Prudhomme devant le tracé 2024…
Dans les mois qui ont précédé l’officialisation, l’an dernier, alors que La Montagne tentait de lui faire lâcher le morceau à plusieurs reprises, il n’a pas cillé. « J’ai plutôt entendu que ce serait à Cournon-d’Auvergne », éludait-il. Il s’agissait de ne pas tout faire capoter au dernier moment avec A.S.O. (2). Désormais, il en rigole, et se confie bien plus volontiers à la presse, même si son temps est compté.
A.S.O. se cale au chausse-pied dans le bourg d’ÉvauxIl ne compte plus les réunions de travail avec tous les interlocuteurs, dont Arthur Lorcerie, paysagiste et chargé de mission aménagement à la mairie, propulsé coordinateur de l’événement ces dernières semaines. Et dont l’élu loue la « grande qualité et précision » du travail. Il faut dire qu’avec A.S.O. il n’y a pas de place à l’amateurisme. « Ils nous disent que ça va rentrer au chausse-pied, au centimètre près. Nous aurons exactement le même dispositif qu’à Florence ou Monaco », s’émerveille le maire.Le village départ sera en dessous de l’abbatiale, le podium signatures devant La Poste, 4 kilomètres de barrières doivent être installés, l’éclairage public et le réseau Internet (en 5G) renforcés… « On s’attend à ce que la population soit au moins multipliée par 10 ! », résume Bruno Papineau qui glisse au passage un appel aux bénévoles. La moindre tâche est à penser : par exemple, disposer des flèches au bord de la route depuis la sortie de la RN145 à Lépaud jusqu’à Évaux, puisque tel est l’itinéraire qui a été arrêté pour les suiveurs de l’événement (logistique, médias…) Aux points techniques s’ajoute la partie animation. La fête du Tour, le 26 mai prochain, sera comme une petite répétition (lire par ailleurs). Les enjeux seront ensuite de faire monter l’ambiance la veille de l’épreuve, puis de la maintenir le Jour-J, une fois que les coureurs auront pris le départ. Le maire peut compter sur plusieurs associations et clubs locaux, les commerçants, le casino… Et un bon réseau.
Dans la boucle notamment : Martine Henno qui a une maison non loin d’ici, compagne du photographe de presse Bernard Charlet, ayant couvert une vingtaine de Tours et dont les photos ont été et seront de nouveau en expo. Ou encore Dario Toriani, immense collectionneur d’objets liés au cyclisme, qui vit dans le Puy-de-Dôme voisin et qui va prêter des reliques.
Le Viaduc de la Tardes, viaduc Eiffel pour faire tilt l’année des Jeux de ParisIl faut aussi penser aux médias, et pas qu’à La Montagne. Il a par exemple fallu fournir des infos pour le “book” dans lequel les commentateurs du Tour pourront piocher leurs infos : « Nous avons choisi de mettre en avant le viaduc de la Tardes. En hélico ça peut faire de belles images. Et c’est un viaduc Eiffel. Eiffel, l’année des J.O. à Paris… On a des chances que ça fasse tilt chez les journalistes étrangers… »Au-delà de ces temps forts à venir, le passionné de vélo redevient élu local : Bruno Papineau ne perd pas de vue qu’il faudra inscrire toute cette bonne énergie dans la durée. Transformer l’essai, dit-on dans un autre sport. La semaine prochaine verra l’inauguration d’une piste cyclable. Un morceau de la Voie verte Montluçon-Évaux-Auzances. Ce projet qui doit permettre de régénérer l’ancienne ligne ferroviaire est dans les tuyaux depuis plus de cinq ans. Les financements sont réunis côté Auvergne-Rhône-Alpes. Pas encore ici, en Nouvelle-Aquitaine. L’élu espère donc qu’une bonne nouvelle ne vient jamais seul. (1) Plan particulier pour la Creuse.(2) Amaury Sport Organisation.
Floris Bressy
