Journaliste depuis 35 ans et actuellement grand reporter pour Le Figaro, Georges Malbrunot était à Clermont-Ferrand ce mardi 14 mai. L'occasion de rencontrer des élèves du lycée Ambroise-Brugière et d'évoquer son métier.
A l'occasion d'un passage à Clermont-Ferrand, mardi 14 mai, le journaliste Georges Malbrunot a rencontré des élèves du lycée Ambroise-Brugière en classe de première et terminale avec la spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP).
Dans le cadre d’une action d’éducation aux médias organisée par la Fondation Varenne, il a dialogué avec eux pendant près de deux heures pour évoquer l'actualité, son dernier livre co-écrit avec Christian Chesnot MBS Confidentiel. Enquête sur le nouveau maître du Moyen-Orient, son parcours et son métier.
Vous avez évoqué l’actualité mais aussi votre parcours et votre métier devant 180 lycéens. Quel message souhaitez-vous leur transmettre ?
L’objectif est de montrer comment se fait l’info. Dans la presse, on a eu tendance pendant longtemps à maintenir un espèce de voile opaque sur notre travail, la collecte de l’information, le respect des sources...
Il faut que nous, journalistes, soyons transparents, qu’on accepte certaines critiques ou reproches sur les pressions que les politiques ou les industriels peuvent exercer et qui sont réelles.
Avec votre expérience professionnelle, comment percevez-vous les changements de ces dernières années sur le journalisme, la façon de le faire et la façon dont il est perçu ?
Quand j’ai commencé, le cadre était beaucoup plus fixé, beaucoup plus limité aussi. Aujourd’hui, l’information circule très rapidement. C’est bien parce que grâce aux réseaux sociaux, on est mis en relation avec des confrères ou des experts et on a accès à des sources beaucoup plus rapidement. D’un autre côté, il y a parfois n’importe quoi sur les réseaux sociaux et il faut faire un travail de séparation entre le bon grain et l’ivraie.
La Fondation Varenne œuvre au soutien et à la promotion des métiers de la presse et de la communication dans la continuité de l’action d’Alexandre Varenne (1870-1947), avocat, homme politique, journaliste et fondateur de La Montagne.
Plus facile à dire qu’à faire...
Il ne faut pas avoir une méfiance instinctive vis-à-vis de la presse et de l’information mais il faut avoir du recul sur l’information qui est aujourd’hui très polarisée, récupérée, instrumentalisée, comme on l’a vu dernièrement avec les manifestations d’étudiants à Sciences Po. Il ne faut pas tomber dans le militantisme ou une vision binaire des choses.
Il faut recontextualiser l’information, dépasser l’émotion et prendre de la distance.
Un conseil pour un jeune qui souhaiterait devenir journaliste ?
D’abord, il faut être courageux parce que les conditions d’exercice sont difficiles. Le métier s’est paupérisé, la presse se porte mal, les journaux vivent une transition difficile entre le papier et le digital. Economiquement, c’est difficile mais si vous êtes passionné, il faut vivre vos rêves. C’est un beau métier quand on aime l’actualité, l’histoire contemporaine, le contact, comprendre les choses. On peut avoir ses idéaux mais il faut se baser sur les faits. L’important est de garder l’esprit ouvert.
Propos recueillis par Maud Turcan
