Ralentissement de l’activité, découragement face aux difficultés de recrutement ? Les entreprises vont être moins nombreuses à recruter en 2024 dans le Puy-de-Dôme. Mécaniquement, le nombre de projets d’embauche est en repli. Alors que le chômage repart à la hausse sur un an. France Travail vient de publier les chiffres.
Depuis la crise sanitaire, le marché du travail était très dynamique dans le Puy-de-Dôme. + 8 % des intentions d’embauche en 2022, + 10 % en 2023. Et ce malgré un contexte économique difficile.
C’est moins le cas en 2024. L’enquête de Besoin de main-d’œuvre (BMO) que vient de publier France Travail pour le Puy-de-Dôme montre un repli des intentions d’embauche (- 17 %).
C’est plus que la moyenne régionale (- 13 %) et le département est même celui où les intentions d’embauche reculent le plus, juste derrière la Loire (- 18 %).
Mais elles restent à un niveau élevé, proche de celui de 2018-2019. En nombre de projets : les entreprises puydômoises indiquent avoir 22.890 besoins de recrutement contre plus de 27.000 en 2023.
1. Qui recrute??26 % des entreprises du Puy-de-Dôme ont déclaré avoir des projets de recrutement en 2024. Soit une légère baisse par rapport à l’année précédente, elles étaient 30 % en 2023.
2. Quels sont les besoins des employeurs??Les besoins des entreprises portent principalement sur des métiers apparaissant chaque année en tête des métiers les plus recherchés : agents d’entretien (930 projets de recrutement dans le Puy-de-Dôme), aides-soignants (780). Les métiers de cuisiniers, d’infirmiers, d’aides à domicile et sages-femmes restent dans le top 10 des métiers les plus recherchés en 2024. Ainsi, les 25 métiers les plus recherchés représentent 42 % de l’ensemble des intentions d’embauches (hors projets saisonniers).
3. Des projets saisonniers??Les projets saisonniers représentent une part significative du marché de l’emploi en Auvergne-Rhône-Alpes, avec trois projets de recrutement sur dix liés à une activité saisonnière. Dans le Puy-de-Dôme, 25 % des projets de recrutement sont de nature saisonnière (en repli par rapport à 2023). C’est sans surprise dans la restauration que la demande est la plus forte : 330 projets de recrutements saisonniers sur 770, beaucoup en cuisine. Et dans l’animation socioculturelle, avec 280 projets de recrutement de saisonniers (sur 700 intentions d'embauche au total).
4. Des recrutements difficiles à réaliser??Malgré la baisse générale des intentions d’embauche, certaines entreprises rencontrent toujours des difficultés majeures pour pourvoir leurs postes vacants. Ainsi, les employeurs prévoient que 56 % de leurs projets de recrutement vont être difficiles à réaliser. C’était 60 % l’an dernier.
Cependant, dans des secteurs clés, la situation est particulièrement tendue. Dans la construction, 72 % des projets de recrutement sont jugés difficiles à réaliser dans le Puy-de-Dôme. Dans la santé, c’est 68 % et 58 % dans l’agroalimentaire et l’agriculture.
Dans l’industrie, où la pénurie de main-d’œuvre est un problème majeur depuis plusieurs années, les entreprises sont plutôt optimistes pour 2024 et pensent qu’un projet sur deux de recrutement sera difficile à réaliser.
5. Quels sont les métiers les plus difficiles à pourvoir??Les difficultés anticipées de recrutement restent élevées pour certains métiers comme les éducateurs spécialisés et autres intervenants socio-éducatifs (96 % des projets de recrutement difficiles à réaliser) ou les ouvriers qualifiés en menuiserie (92 %). Suivent l’aide à domicile, les maraîchers, les maçons, les cuisiniers, les coiffeurs, les infirmiers, les boulanger… avec quasiment huit offres d’emploi sur dix qui ne trouveront pas, ou difficilement, preneurs. « Ces résultats soulignent l’importance des politiques de formation et d’emploi ciblées pour répondre aux besoins du marché du travail. Ils incitent également à une réflexion sur les stratégies de recrutement et de fidélisation des employés dans les secteurs en tension », explique Nathalie Halot, la directrice de France Travail pour le Puy-de-Dôme, le Cantal et l’Allier.
6. Et sur la métropole clermontoise??L’enquête BMO pour le bassin de Clermont-Ferrand montre que 28 % des entreprises prévoient de recruter (+ 2 points par rapport à la moyenne départementale). Elles évaluent leur besoin à 14.800 projets (plus de la moitié des intentions d’embauches du département), en baisse de 18 % par rapport à 2023. 80 % ne sont pas liés à une activité saisonnière. Le métier le plus recherché reste agent d’entretien des locaux (service aux entreprises). Mais ce n’est pas le plus difficile à pourvoir. C’est le métier d’éducateur spécialisé (avec 260 projets) dont les offres d’emploi sont à 100 % difficiles à réaliser, suivi par l’aide à domicile (ménage et auxiliaires de vie). Le secteur le plus en tension est celui de la santé.
7. Dans le bassin d'emploi Riom Saint-ÉloyDans ce bassin d’emploi, les entreprises envisagent 3.350 projets de recrutement en 2024. La part de projets difficiles à pourvoir est de 53,7 %, et la part de projets saisonniers est plus élevée, à 31 %.
8. Du côté d'IssoireLes entreprises envisagent 2.810 projets de recrutement en 2024. La part de projets difficiles à pourvoir est de 56,2 %, avec une part de projets saisonniers de 45,2 %.
9. Dans le bassin d'emploi de ThiersLes entreprises envisagent 1.130 projets de recrutement en 2024. La tension à l’embauche y est plus élevée, avec 67,3 % de projets difficiles à pourvoir, et 32,7 % de projets saisonniers.
10. Vers AmbertLes entreprises envisagent 830 projets de recrutement en 2024. La part de projets difficiles à pourvoir est de 44,6 %, avec 28,9 % de projets saisonniers.
Cécile Bergougnoux