A 23 ans, Valentin Paret-Peintre a remporté sa première victoire dans un grand tour, ce mardi sur le 107e Giro. Le grimpeur de la Decathlon a lâché dans la montée finale Romain Bardet, deuxième. Également échappé, Julian Alaphilippe, malade, a été le premier lâché, à 40 km de l'arrivée.
Une journée de repos et ça repart à fond sur ce 107e Giro d'Italia pour les Français Romain Bardet et Julian Alaphilippe.
L'un et l'autre se sont projetés à l'avant de la course lors de cette 10e étape relativement courte (142 km) mais au profil montagneux avec un peu plus de 3.000 m de dénivelé positif.
En compagnie de deux autres bons grimpeurs, Juan Lopez (Lidl) et Simon Geschke (Cofidis), les deux amis auvergnats sont revenus sur un grand groupe d'échappés (26 coureurs en tête), à quelque 80 kilomètres de l'arrivée.
Les choses se présentaient bien pour eux, d'autant qu'ils étaient accompagnés dans leur fugue. Par deux coéquipiers (Hamilton et Vermaerke) pour Bardet et par le Belge Mauri Vansevenant pour Alaf'.
Mais pour le puncheur de la Soudal, souvent vu à l'avant sur ce Giro et encore animateur du final de l'étape de dimanche, l'aventure en tête n'a duré qu'une quarantaine de kilomètres, ce mardi.
Discret dans l'échappée, sur les pentes du Camposauro (6,1 km à 7,6%), dont l'ascension était placée à mi-course, l'ancien double champion du monde montrait qu'il n'était pas au mieux en se laissant glisser vers la voiture médicale.
Souffrant, celui qui a grandi à Désertines (allier) l'était vraiment puisqu'il était le premier à être décramponné, à 40 bornes du finish, après une relance en tête de son ancien coéquipier Andrea Bagioli.
Quelques kilomètres plus loin, l'échappée se disloquait sous l'impulsion du Slovène Ian Tratnik (Visma), qui partait en solitaire, alors que Bardet, l'un des mieux classés au général du groupe de tête (14e à 7'51" de Pogacar), venait de prendre virtuellement la 3e place, l'écart avec le peloton dépassant les 6 minutes à ce moment-là.
Pour la première fois dans ce Giro, le roi "Pogi" lâchait un peu de lest en ne faisant pas rouler à fond sa garde rapprochée. Bardet ne devait pas laisser passer cette occasion et réagissait derrière le Slovène, en compagnie de Bagioli, d'un autre Italien, Marco Frigo (Israel) et de Valentin Paret-Peintre (Decathlon).
Le match, à distance, entre l'homme de tête et le quatuor à sa poursuite, était lancé et se poursuivait dans la montée finale, la très longue Bocca della Selva (18 km à 5,6%).
Un duel qui ne concernait plus, derrière Tratnik, que les deux Français, suite à une accélération de Paret-Peintre, à 13 kilomètres de l'arrivée.
L'écart plafonnait longtemps à une trentaine de secondes, avant que le plus jeune des frères Paret-Peintre lâche Bardet à trois bornes du but et dépasse très vite Tratnik.
Au sommet, le jeune grimpeur de la Decathlon (23 ans) remportait sa première victoire dans un grand tour. Bardet, lui, devait se contenter de la 2e place mais pouvait savourer sa bonne opération au général.
Raphaël Rochette
