À 14 ans, la Cournonnaise Lola Chassat fait partie des meilleures gymnastes internationales juniors. Un parcours et un palmarès déjà bien remplis pour la surdouée auvergnate.
Récemment sacrée championne d’Europe juniors par équipes à Rimini, en Italie, une première historique pour les Bleuettes, Lola Chassat, adolescente souriante de 14 ans, fait d’ores et déjà l’unanimité sur les agrès de France et d’Europe.
Et pourtant, tout n’a pas toujours été facile pour la jeune Auvergnate. Pour en arriver là, elle a dû faire des sacrifices. "Il y a trois ans, je suis partie de Cournon pour intégrer le pôle France de Saint-Etienne, toute seule. Je suis restée deux ans en famille d’accueil. Et depuis bientôt un an, mes parents m’ont rejoint. Et on a déménagé là-bas”.
Les débuts à Saint-Etienne ont été mentalement compliqués. Mais la structure nationale d'élite et ses nouvelles coéquipières ont su faire oublier les moments de blues que ressentait la jeune Lola.
"Je préfère aller à la gym plutôt qu'en cours"“Au départ, ma famille et surtout mes amies me manquaient beaucoup parce que je n'avais pas forcément de copines à Saint-Etienne. Je n'avais pas encore créé des liens, donc sans mon entourage, c’était difficile. Et puis Nelly (sa coach à Cournon-d’Auvergne, ndlr) me manquait aussi. C’était tout nouveau pour moi. Puis, petit à petit, le fait de voir des grandes championnes s’entraîner avec soi, c’est incroyable et cela m’a un peu redonné de la motivation".
Bien que toujours licenciée au club de Cournon-d’Auvergne, Lola s’entraîne au Pôle France de Saint-Etienne, entre 27 et 30 heures par semaine, voire plus. Et ce, en plus de ses cours à l’école, qu’elle ne porte pas forcément dans son cœur. “Je ne suis pas trop scolaire, mais on n’a pas beaucoup de cours dans la journée. Deux heures le matin et une l’après-midi. Ça n’en fait pas beaucoup, mais oui, c’est sûr que je préfère aller à la gym plutôt qu’en cours.”
Lola a commencé la gymnastique très jeune (à 5 ans), mais ce n’était pas forcément une évidence, comme l’expliquent ses parents. “Elle a fait de la danse, ce qui ne lui plaisait pas. Et pour nous, il était hors de question qu’elle ne fasse pas de sport. On s’est dit qu’au vu de son gabarit, plutôt petite et tonique, pourquoi ne pas essayer la gym. On ne connaissait absolument pas ce sport”.
"Ça se voyait qu’elle avait quelque chose”Pourtant, Lola Chassat a tout de suite impressionné sa coach, Nelly Mulot qui a vite repéré que cette jeune fille avait quelque chose en plus. “Ça se voyait qu’elle avait déjà quelque chose, elle avait un talent, des qualités physiques, un ressenti de la gym assez naturel et l’envie de la gagne. Elle a son caractère. Mais pour faire du haut niveau, il faut en avoir, donc c’est bien. Ça restait une gym cool et agréable à entraîner”.
Depuis ses débuts en baby-gym, à Cournon d’Auvergne, Lola n’a jamais cessé de progresser jusqu’à atteindre l’excellence. Son palmarès en dit déjà long sur son talent et son potentiel. Deux titres de championne de France Elite consécutifs, en individuel. S’en suit la DTB Pokal, en Allemagne, où Lola atteint la finale aux barres asymétriques et finit première par équipe.
Son titre le plus récent, aux Europe juniors, a cependant surpassé toutes ces grandes émotions : “Ma performance dont je suis la plus fière, c’est notre nouvelle médaille d'or en équipe et ma médaille de bronze en individuel aux barres, en Italie”.
Des performances de haut niveau que la Cournonnaise va pouvoir rééditer, en s'alignant aux Championnats de France Elite, puis aux France par équipe, qu’elle disputera avec son club de Cournon d’Auvergne. Des échéances importantes qui arrivent, avec en ligne de mire non pas les JO de Paris (elle est trop jeune), mais ceux de Los Angeles, en 2028.
Mattéo Suzat
