Dignate et Peter sont les nouveaux heureux propriétaires de l’ancienne école des Roux fermée depuis treize ans à Paslières, dans le Puy-de-Dôme. Une acquisition plutôt insolite pour le couple qui arrive des Pays-Bas.
À l’origine de cet achat, le rêve de leur fille, Eline. La professeure de français aux Pays-Bas s’imagine depuis toujours habiter dans une école, "comme dans le temps". En fin d’année dernière, la Néerlandaise épluche la presse française pour travailler dessus avec ses élèves, et tombe sur cet article de La Gazette de Thiers et d’Ambert [édition du 18 octobre dernier, ndlr] qui annonce la mise en vente de l’école des Roux, à Paslières. Une commune de 1.500 habitants située à 916 kilomètres de Castrium, là où elle habite.
La signature de la vente lundi 6 maiEline parvient sans trop de difficultés à convaincre ses parents, bientôt retraités, de l’acheter. "On vient souvent en vacances en Auvergne, on adore cette région, la campagne et la montagne", raconte la mère, Dignate, elle-même professeure d’histoire dans la même région que sa fille.Avec son mari, Peter, ils ont décidé d’en faire une maison de famille pour les vacances. Le couple a posé ses bagages lundi dernier, juste après la signature de la vente. "On est arrivé avec pas grand-chose. On a déjà fait quelques allers-retours à Emmaüs, car l’objectif est d’emménager le nécessaire avant la fin de semaine prochaine et notre retour aux Pays-Bas", racontent-ils.
Au rez-de-chaussée, le tableau noir est encore accroché au mur, comme un témoin de l’histoire de ce lieu. Le couple envisage quelques travaux pour moderniser cette école restée dans son jus, et a pris les contacts d’artisans locaux. "On aimerait changer le sol et remonter un peu le plafond. Mais à l’extérieur on ne changera rien. On a eu un coup de cœur pour cette maison dès qu’on l’a vue", s’accorde la famille au complet.
Profs de génération en générationPour l’installation, les parents ont pu compter sur l’aide d’Eline et de son compagnon Joachem mais aussi de Kees et Lucy, leur deuxième fils et sa compagne. D’ailleurs, toute la troupe exerce le métier de prof. "C’est marrant que l’on se retrouve ici, c’est vrai", rigolent-ils.Pour la commune, cette vente est une bonne nouvelle. Fermé depuis 2011, l’établissement situé aux confins des Bois Noirs et des limites de Paslières a laissé partir son dernier locataire en 2019, mais par attachement à son histoire, il a fallu attendre quelques années avant la mise en vente. "On ne pouvait plus laisser le bâtiment s’abîmer. Même s’il y a forcément un petit pincement au cœur, je suis heureux que l’école reprenne vie", confie Patrick Sauzedde.
Le maire de la commune a une histoire intimement liée à ce lieu puisqu’il a été le dernier instituteur de la classe unique qui accueillait les enfants des villages environnants. Avant de tomber sur la famille Deen, repreneurs, il a fait visiter le lieu à d’autres intéressés qui avaient l’idée de le transformer en chambre d’hôtes ou en atelier de peinture. Mais finalement, la symbolique est belle. "Nous avons eu un bon contact avec cette famille, ce sont des gens bien."
Le bâtiment vendu 120.000 €Mis à prix à 130.000 €, le bâtiment et son terrain d’un peu plus de 1.000 m² ont été vendus à 120.000 €. Parmi les arguments qui ont convaincu la famille, la vue imprenable sur le puy de Dôme et la Chaîne des puys. "C’est le paradis pour nous", assurent ceux qui, pour rigoler, envisagent de planter des champs de tulipes autour de chez eux. Histoire de se sentir à la maison.
Angèle Broquère
