Résister au péril de sa vie. Une notion rappelée, ce mercredi 8 mai, lors de la cérémonie commémorative au monument aux morts où le parcours d’un Résistant, Roger-Emile Tantot, a été rappelé.
Rappelé à la population locale puisqu’il avait vu le jour voilà cent ans dans ce village, le 19 mai 1924, chez ses grands-parents, Antoine et Annette Tantot, domiciliés aux Creux, commune d’Espinasse-Vozelle.
Patiemment, Patrick Auger, historien local, a suivi ses traces entre Espinasse-Vozelle, Clermont-Ferrand, l’Allemagne, Veauce, Montluçon et enfin Prémilhat. Un parcours écourté au plus fort d’une vie qu’il avait choisi de confronter à l’ennemi.
« Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Roger-Emile n’a que 15 ans, relate Patrick Auger devant les élus, anciens combattants, sapeurs-pompiers, la clique l’Indépendante et la population. Il apprend le métier de chauffeur mécanicien mais est réquisitionné par le Service du Travail obligatoire (STO). Début 1944, il est envoyé en Allemagne et nourrit très vite l’envie de s’évader pour combattre l’ennemi. »
Il s’évade et retrouve Espinasse-Vozelle où, par peur, ses grands-parents le placent dans une ferme voisine, le domaine de la Chaise.
Sous le pseudonyme de « Papillon »En juin 1944, il rejoint la résistance dans le secteur de Veauce (Allier) et prend le pseudonyme de « Papillon » au sein de la 3 e compagnie des Francs-Tireurs Partisans de l’Allier (FTP). « Il participe à plusieurs actions et prend le grade d’adjudant, et relève du camp Jean-Drouillat. »
Le 27 juillet 1944, une opération allemande a lieu dans le secteur d’Échassières. Parmi les résistants arrêtés figure Roger-Émile Tantot. Incarcéré à la caserne Richemont, à Montluçon, il est extrait de son cachot le 14 août 1944 avec 41 autres prisonniers.
Conduits jusqu’au lieu-dit Les Grises, carrière servant d’exercice militaire sur la commune de Prémilhat, ils seront fusillés et ensevelis dans une fosse. Exhumés peu après, les corps sont inhumés au cimetière de Prémilhat. Après la libération de Montluçon, une cérémonie en leur mémoire fut organisée le 17 septembre 1944, à l’hôtel de ville. Une stèle fut dressée et les familles ont pu ensuite récupérer les corps de leur défunt.
Roger-Émile Tantot est inhumé dans le caveau familial, au cimetière communal de Montferrand, carré 11, rang 5, tombe 992. Sous son nom, il est gravé : « Fusillé par les Allemands ».