Trois ans après le lancement du Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET) 2020-2026, l’interco Thiers Dore et Montagne a fait le point sur les actions menées et les objectifs encore à atteindre.
Coordonner les actions en faveur de la transition énergétique de la communauté de communes Thiers Dore et Montagne (TDM). C’est la raison d’être du Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET), un document obligatoire au titre du Code de l’environnement, approuvé en 2020 par le conseil communautaire. "C’est le résultat de deux ans et demi de travail préalable. Nous avons déterminé des objectifs à atteindre avec nos différents partenaires (*)", introduit Laurent Boithias, chargé de mission PCAET à TDM.
Photovoltaïque et rénovation énergétiqueParmi les objectifs du PCAET, il y a la réduction de la consommation d’énergie finale de 35 %, une diminution de 63 % des émissions de gaz à effet de serre (GAES) ou encore la multiplication par 2,5 de la production d’énergie renouvelable d’ici à 2050. Charge ensuite à la collectivité de déterminer comment atteindre ces objectifs.
"Nous avons fait un diagnostic très fin de notre capacité à réduire notre consommation et à produire de nouvelles énergies."
En a résulté la création de 45 fiches-actions qui couvrent de nombreux domaines tels que l’énergie, l’urbanisme, l’agriculture et la sylviculture ou encore l’industrie.
Pour augmenter sa production d’énergie renouvelable, TDM a notamment misé sur le déploiement de panneaux photovoltaïque via le dispositif Solaire Dôme, avec le soutien de l’Aduhme. "Solaire Dôme consiste à équiper un maximum de bâtiments publics en panneaux solaires", précise Laurent Boithias. À titre d’exemple, une centrale a été installée sur le toit du siège de TDM, il y a quelques semaines.
"C’est en autoconsommation. Comme il y a beaucoup d’agents administratifs, des ordinateurs avec des serveurs qui tournent, il y a un volume de consommation énergétique assez constant qui rend l’autoconsommation intéressante."
La commune de Sauviat a été la première du territoire à s’équiper d’une centrale photovoltaïque.
"Nous avons un bâtiment technique en centre bourg dont la toiture était adaptée pour recevoir du 9 kilowatts crête."
Une autre centrale, de taille moins importante, a été installée sur un bâtiment associatif. Dans les deux cas, l’intégralité de l’énergie produite est vendue. "On attend des recettes communales de l’ordre de 2.400 euros par an pour les deux installations", indique l’élue. Avec des dispositifs tels que Solaire Dôme, la production d’énergie renouvelable de TDM a augmenté de 26 %. À ce jour, six centrales ont été installées sur des bâtiments de la communauté de communes.
"Aujourd’hui, il s’agit d’aller plus loin, de couvrir plus de toitures. Il y a une volonté d’accélérer la production d’énergie verte, car on est en deçà des objectifs vers lesquels on tend."
L’intercommunalité travaille aussi à la sobriété énergétique de son patrimoine bâti. Parmi les dispositions prises en ce sens, la rénovation énergétique. "Les bâtiments de TDM font l’objet de rénovation. Ce fut le cas du siège de TDM, mais aussi de l’espace France services de Courpière qui ont bénéficié d’importants travaux", rappelle Laurent Boithias.
"Nous avons signé un schéma directeur immobilier énergétique qui va nous permettre d’envisager les rénovations qui permettraient une diminution de notre impact environnemental."
Par ailleurs, la collectivité rappelle que des subventions peuvent être versées aux particuliers qui veulent rénover leur bien, à condition d’atteindre un certain niveau d’amélioration de la consommation énergétique.
Parmi les autres pistes privilégiées, l’utilisation de matériaux biosourcés dans la construction de nouveaux équipements. "Ce fut le cas par exemple pour le centre aquatique communautaire et ce sera aussi le cas du futur écopôle", souligne Laurent Boithias.
Un bilan encore mitigéÀ l’heure de faire le bilan à mi-parcours de ce PCAET, un chiffre est à noter : 7 % des 45 fiches-actions ont été réalisées. En revanche, 60 % sont en cours d’exécution. La consommation d’énergie finale du territoire a stagné, "alors qu’elle avait baissé significativement durant la période Covid, on revient aux niveaux de 2019". Parmi les points positifs, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 9 %. Les polluants atmosphériques ont aussi été notablement réduits. Il y a donc encore du chemin à faire.
"Nous sommes à trois ans, c’est trop court pour arriver à évaluer de réels impacts. Mais je reste optimiste. Il va falloir accélérer et continuer sur notre lancée."
Et de rappeler que les objectifs du PCAET ne concernent pas que TDM. "C’est aussi aux particuliers et entreprises de s’en emparer", conclut Laurent Boithias.
(*) Les communes de TDM, les chambres de commerce et d’agriculture, la Région, le Département du Puy-de-Dôme, les agences locales de l’énergie, le Parc Livradois-Forez entre autres.
Thomas Loret