L'établissement de Limoges menace de fermer ses portes du 3 au 5 juin, répondant à l'appel national de la Fédération de l’hospitalisation privée. En cause ? Une revalorisation des tarifs jugée insuffisante et même « inacceptable ».
Dans un communiqué diffusé le 25 avril, la Polyclinique de Limoges annonce son intention d’un arrêt total de ses activités à compter du lundi 3 juin 2024.
L’établissement de santé se joint ainsi au mouvement initié au niveau national par la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui envisage cette grève jusqu’au 5 juin inclus.
La décision fait suite « au choc provoqué par l’annonce du gouvernement concernant la tarification hospitalière pour 2024 », le 27 mars dernier, est-il écrit.
Une revalorisation de 0,3 % des tarifs« Les tarifs dévolus au secteur privé, sans tenir compte de l’inflation, sont iniques et obèrent gravement la capacité des établissements privés, dont fait partie la Polyclinique, à accomplir leurs missions de soin dans les mois qui viennent », dénonce ainsi le texte.
En l’occurrence, l’État a décidé d’octroyer une revalorisation de seulement 0,3 % des tarifs pour le privé contre 4,3 % pour le public. Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, a justifié cet écart par la « forte croissance » de l’activité du privé, qui irait « logiquement soutenir [ses] résultats financiers ». Mais cette différence est assimilée à « une maltraitance économique inacceptable et incompréhensible », génératrice de « difficultés notoires compte tenu du contexte fortement inflationniste ».
Principale conséquence citée : « l’incapacité dans laquelle elle plonge [la Polyclinique] d’assurer des hausses de salaires [aux] équipes qui pourtant le mériteraient bien et qui voient leurs collègues du public revalorisés régulièrement pour des taches identiques aux leurs ».
Quelles conséquences pour les patients ?Afin de « faire entendre ses grandes inquiétudes et son refus d’accepter ces discriminations financières », la Polyclinique, comme a priori l’ensemble des cliniques de France, affirme qu’elle fermera totalement ses portes début juin. « Seuls les patients hospitalisés seront traités jusqu’à leur sortie », précise-t-elle.
Les modalités de la mise en place de cet arrêt « en cours de construction » avec les syndicats et les médecins libéraux seront communiqués courant mai. Mais des déprogrammations sont certainement à prévoir.
Hélène Pommier
