C'est de notoriété publique, et plutôt explicitement évoqué dans le nom de leur tournée, The Last Fucked Up Tour, chaque passage de Shaka Ponk sur une scène sera l'occasion de dire merci et au revoir. Ce jeudi soir, le groupe de rock a électrisé une dernière fois le W.
Comme une réponse de Shaka Ponk à la création Françoise Hardy. Quand mercredi soir, on chantait "Comment te dire adieu" au Palais d'Auron, ce jeudi, sur la scène du W, le déjanté Frah, la charismatique Samaha Sam et tout leur groupe ont tranché dans le vif du sujet. Des adieux, ça reste dans la digne lignée de tout ce qui a été fait au préalable, ça s'agrémente d'un dernier message pour la postérité et surtout, pour un adieu, on casse tout !
"Ce n'est plus ce à quoi j'aspirais"Moins d'une minute, c'est le temps qu'il aura fallu au chanteur pour se retrouver allongé sur la foule, porté à bras tendu par des fans placés ici en connaissance de cause. Un rôle majeur leur a d'ailleurs échu. Plusieurs élus sont montés sur scène, pour partager quelques secondes de bonheur, d'autres ont été invités à une "danse circulaire", véritable tourbillon dans lequel deux volontaires se sont jetées à corps perdu, illustrant parfaitement la toujours très réussie reprise de Nirvana, Smells like a teen spirit, décidément d'actualité sur ce Printemps. Pour le reste, un mix de quelques riffs bien placés, de son à balle, de chœur et d'une scénographie toujours exceptionnelle.
Frah littéralement porté par son public. Photos Pierrick Delobelle
Un show comme l'a toujours imaginé, dispensé Shaka Ponk qui répète à l'envi sa décision de stopper les tournées pour des raisons écologiques, de consommation plus vraiment en cohérence avec le propos des chansons. Ce n'est d'ailleurs pas anodin qu'ils aient ouvert leur concert avec leur chanson J'avance, au couplet évocateur : "Et ces airs que l'on chantonne et cet air que l'on se donne ; ce n'est plus ce à quoi j'aspirais ; ce n'est plus ce à quoi j'aspirais". Politique, environnement, transmission se sont mêlés durant le concert, avec pour ultime message, agrémenté d'un drapeau LGBT : "Become who you are or die trying*". Suivi d'un ultime "merci Bourges".
* : Deviens qui tu es ou meurs en essayant
Matis Rapacioli