Équipier au service des athlètes, juge sur la piste du Stade de France ou sur le marathon de Paris, accueil des délégations à l’aéroport… Cet été, des habitants de l’Allier figureront parmi les 45.000 volontaires et les officiels sélectionnés pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Rencontre avec ces Bourbonnais prêts à s’immerger au cœur d’un rendez-vous au retentissement planétaire.
Issus du mouvement sportif depuis de très longues années pour certains d’entre eux, dotés pour d’autres de précédentes expériences en tant que bénévoles engagés sur des manifestations internationales, ces Bourbonnais seront des rouages essentiels au bon déroulement des compétitions.
Laure Guerry, l'eau et le ciel
Pour les JO, sa feuille de route mentionne une fonction, « équipier services aux athlètes », et trois sites aquatiques : La Défense Arena, à Nanterre, le centre aquatique de Saint-Denis et la piscine du parc départemental des sports de Marville, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Partante pour vivre une aventure hors du commun où qu’elle soit, la Saint-Yorraise est prête à se jeter à l’eau et elle fera coup double, cet été, puisqu’elle est aussi retenue pour assurer l’accueil des athlètes paralympiques à l’aéroport d’Orly. En 2024, Laure Guerry rêvait de « l’opportunité d’être à la fois sur les JO et les Paralympiques ».
Son souhait semble bien parti pour être exaucé. « La fête est plus belle lorsqu’elle est complète », explique la volontaire qui était bénévole, en juin 2023, aux Global Games, la compétition internationale de sport adapté organisée à Vichy. « Les athlètes paralympiques font des performances qui forcent le respect. C’est un privilège de pouvoir les côtoyer. Les accueillir à l’aéroport sera une responsabilité, car nous serons les premiers visages qu’ils verront en arrivant. On se doit d’être accueillants. »
Jeune retraité toujours actif, il fait partie des « mordus » de course à pied sur piste. Membre du club RC Vichy depuis cinquante ans, ancien président de l’association à l’œuvre lors de la création des Foulées vichyssoises en 1990, entraîneur du demi-fond sur piste depuis trois ans auprès des jeunes, chronométreur fédéral, juge arbitre régional et ancien professeur d’éducation physique et sportive au collège de Saint-Yorre, Gérard Petitberghien est bénévole sur des compétitions « une quinzaine de week-ends par an » et s’apprête à vivre un grand événement. « Toute ma vie tourne autour du sport. Les derniers JO d’été, organisés en France, remontent à 1924. C’est le Graal, aussi bien pour un athlète qu’un juge. Il n’y a pas de compétition plus importante. »
Préparant en alternance à Clermont-Ferrand et à l’US Issoire le Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS), Thomas Lacroix n’a « jamais participé à un événement sportif de grande envergure » et se voit missionné à l’accueil de la presse lors de ce rendez-vous planétaire. « J’ai du mal à estimer la charge de travail que cela va demander sur place », confie l’étudiant. Il était encore en service civique à Handi’School, une association clermontoise qui sensibilise au handicap à travers le sport, lorsqu’il a postulé en tant que volontaire pour les JO. « Je me débrouille en anglais et en espagnol », se rassure Thomas Lacroix qui saisit là l’opportunité de « participer et d’assister à quelque chose de grand ».
Catherine Lamoine, "l’occasion rêvée"
Catherine Lamoine, de Domérat, sera l’une des volontaires affectés au centre national de tir de Châteauroux pour les épreuves de tir sportif aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la Bourbonnaise a « hâte d’y être ». « J’ai déjà été bénévole pour différentes choses, notamment des festivals. Alors, quand j’ai su qu’ils cherchaient des volontaires pour les JO en France, je me suis dit que c’était l’occasion rêvée. J’ai rempli un questionnaire en mars 2023 et j’ai su en octobre que j’étais prise. J’avais misé sur Châteauroux car c’est le site le plus proche. C’est moins compliqué pour les déplacements et le logement. »
Catherine sera « équipier services aux spectateurs » du 27 juillet au 5 août puis du 30 août au 5 septembre. « Je serai chargée de l’accueil du public », précise-t-elle. « Lors d’une convention organisée le 23 mars à Paris, j’ai déjà commencé à rencontrer des gens qui seront en poste avec moi. J’ai pu sympathiser. » Car c’est justement l’objectif de la Domératoise. « Je regarde les JO, mais je ne suis pas une grande sportive. Être volontaire, c’est, pour moi, le moyen de rencontrer d’autres personnes que je n’aurais peut-être jamais croisées autrement. »
Serge Guerry, à l'arrivée
Il sera « loin des stades », mais il sera tout de même de la partie. Serge Guerry est missionné à l’aéroport d’Orly pour les JO et les Paralympiques. « Je serai chef d’équipe pour assurer l’accueil des athlètes », explique le volontaire qui connaît un peu la musique puisqu’il a déjà accueilli des délégations sportives étrangères afin qu’elles soient conduites sur les sites de leurs compétitions respectives. D’abord, à l’aéroport de Lyon, en juin 2023, en vue des Global Games organisés à Vichy, la plus importante compétition internationale de sport adapté, puis en février 2024, à l’aéroport de Roissy, pour les championnats du monde et d’Europe d’athlétisme sport adapté qui se déroulaient à Reims.
Et toujours dans un coin de sa tête, la perspective des JO. Un « but » que cet ancien cadre du groupe Ligier, constructeur de voiture sans permis à Abrest, qui a créé sa propre société, s’était fixé « il y a deux ans » avec son épouse volontaire elle aussi. « On a mis beaucoup de choses en place afin d’être disponible. Tout ce qui touche à l’entreprise et notre vie associative sera mis à l’arrêt pendant les deux mois d’été. »
Alors, lorsque la fédération a lancé un appel afin de trouver des volontaires pour les Jeux, « on s’est dit que ce serait le Graal ». Stéphane sera ainsi « équipier sur l’aire de compétition, au service de toute la gestion de course ». Tandis qu’Aurélie opérera « au service des athlètes, dans l’aire de compétition moi aussi ». Et ils n’ont déjà qu’une envie : « S’imprégner de l’ambiance, de l’émulation sur place, et œuvrer pour que ça se passe bien. »
Benjamin Ribéron, "un rêve"
Benjamin Ribéron, au centre sur la photo.Membre du comité directeur de la Ligue Auvergne Rhône-Alpes d’athlétisme et licencié au RC Vichy, Benjamin Ribéron sera juge sur la piste du Stade de France, lors des épreuves d’athlé. Cette nomination, « c’est le fruit d’une implication régulière, d’un long processus, souligne ce passionné d’athlétisme. Dans mon cas, j’ai, par exemple, été juge aux départs lors du dernier championnat du monde de para-athlétisme. Il faut croire que ça s’est bien passé?! »
En juillet prochain, le Vichyssois se prépare à vivre une compétition d’une envergure inégalable, un très grand moment. « Participer aux Jeux Olympiques, c’est un rêve, une joie exceptionnelle. Mais, il y a une forme d’appréhension, il faudra être à la hauteur, faire en sorte que tout soit fluide. »
Isabelle Racat, "le Graal"
Une joie immense. Une responsabilité aussi. En début d’année, Isabelle Racat a reçu une lettre qu’elle n’oubliera pas de sitôt. Un courrier lui annonçant sa nomination en tant que juge aux prochains Jeux Olympiques. Vice-présidente de la Ligue Auvergne Rhône-Alpes d’athlétisme et présidente de la commission running régionale, la Bourbonnaise officiera sur le marathon, à Paris.
« C’est le Graal?!, apprécie cette bénévole aux multiples casquettes. Je suis ravie de participer à ce grand événement. C’est un beau cadeau et une grosse responsabilité. » Pas question, en effet, de se louper, il faudra bien sûr connaître les différents règlements sur le bout des doigts et… tenir la distance. Pour les juges aussi, il faudra être endurant. La compétition s’annonce longue. Plus durables encore seront les souvenirs de prendre part à ce rendez-vous international.
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