Avant d’arriver à Clermont lors de l’été 2023, Mehdi Zeffane a confié ses intérêts à un agent dont il dénonce aujourd’hui le comportement. Le joueur se sert donc de cette expérience pour sensibiliser les plus jeunes joueurs.
Mehdi Zeffane est en fin de contrat avec le Clermont Foot et, à moins de faire valoir son année supplémentaire en option, il devra renégocier un bail pour la suite de sa carrière.
À huit journées de la fin du championnat, la perspective n’occupe pas son esprit. Lui pense plutôt à « aider le club à gagner, à se sauver ». Mais quand il s’agira de se pencher plus sérieusement sur la question, le latéral droit arrivé en 2022 sait déjà qu’il sera « très attentif », en parlant du « relationnel que j’aurais avec la personne qui m’accompagnera, qui me représentera ».
Cette personne, ce ne sera pas Vadim Vasilyev. Mehdi Zeffane est fâché avec l’ancien directeur général de l’AS Monaco, et désormais à la tête d’une agence de conseil et de management sportif, VV Consulting, qui a géré les intérêts du vainqueur de la CAN 2019 avec l’Algérie. « J’ai vécu un moment compliqué avec cette personne », a répété vendredi le Clermontois, plusieurs semaines après avoir évoqué sa situation dans une vidéo du Media Carré, qui publie des interviews d’acteurs du football.
« Ça peut éteindre des carrières »Transféré de Samara (Russie) à Malatyaspor (Turquie) en janvier 2022, le défenseur a voulu dénoncer le traitement dont il dit avoir été victime de la part de son représentant, trop distant à son goût, alors que le joueur est en procès contre le club turc en raison de salaires impayés. « Il y a des agents qui font très bien leur travail et il ne faut pas leur taper dessus, explique-t-il. Mais il y en a qui le font beaucoup moins bien et il faut que ça se sache parce que ça peut éteindre des carrières ».
À 31 ans, l’ancien Rennais formé à l’OL n’a pas voulu s’appesantir sur sa situation, lui qui a pu rebondir à Clermont. Mais par ce biais, il a surtout voulu alerter les joueurs moins expérimentés. Et donc plus vulnérables :
« Ils sont de plus en plus jeunes quand ils sortent des centres de formation. Quand ils découvrent le monde professionnel, il y a des parents qui laissent leurs enfants entre les mains d’agents qui ne sont pas forcément bienveillants, qui ne les accompagnent pas forcément comme il le faut ».
Mis en cause, Vadim Vasilyev s’est défendu en rappelant que la décision appartenait toujours aux joueurs. Si l’expérience de Zeffane en Turquie s’est mal terminée, « ça s’est mal passé pour lui et pour nous » a insisté l’ancien dirigeant monégasque, expliquant également : « Mehdi demande trop d’attention ».
Mais il n’y en a jamais trop, justement, pour le Clermontois. En pensant encore aux jeunes joueurs, le Franco-Algérien met en garde contre les retombées, si les intermédiaires s’avèrent laxistes, voire, au pire, mal intentionnés. « Ça peut leur faire du mal, il faut faire attention ».
Sur sa saison au Clermont Foot : « Je mets mes états d’âme de côté »
Après une première saison contrariée par une blessure, Mehdi Zeffane vit un deuxième exercice mitigé au Clermont Foot. Titulaire en début d’exercice, le latéral droit a perdu sa place au profit de Cheick Konaté, sans pleinement la retrouver avec les blessures du Malien. De retour dans le onze de départ contre Le Havre, le joueur de 31 ans pense d’abord collectif, lui qui se définit comme « un joueur de groupe ». « Si je dois m’asseoir, je m’assois et je ferai ce qu’il faut à l’entraînement pour montrer que je mérite ma place sur le terrain, explique-t-il. Je veux aider le club à gagner, à se sauver, et je mets mes états d’âme de côté ».
Laurent Calmut