On se pose rarement la question, tant il est naturel d’entrer dans une grande surface et d’avoir des rayons bien garnis. Cela demande pourtant une organisation parfaitement huilée. Illustration à l’Intermarché super d’Issoire, route de Perrier, qui nous a exceptionnellement ouvert ses portes.
Les allées de l’Intermarché super sont encore plongées dans l’obscurité. Il est 5 heures, route de Perrier. Alexandre Leyreloup, le directeur, est déjà sur place comme la majeure partie de ses collègues. Une radio diffuse les derniers titres à la mode tandis que les rayons s’animent peu à peu. Très vite, la nouvelle tombe.
Le camion du frais avec une importante livraison de yaourts est en retard, et il manque la moitié du sec… La journée commence bien
, sourit en coin le responsable qui a l’habitude de gérer ce type d’imprévus. "Le transporteur devrait arriver vers 6 heures. En attendant, nous allons mettre en rayon la marchandise reçue la veille."
Le ballet des rolls et combisAlexandre Leyreloup, le directeur, vérifie que toute la marchandise a bien été livrée avec ses collaborateurs.Les managers sont informés à leur tour. Le briefing avec les équipes des employés du libre-service et des rayons traditionnels (boucherie, charcuterie…) permet d’organiser la matinée. Il n’y a pas de temps à perdre. Tout doit être prêt pour accueillir les premiers clients dès l’ouverture à 8 h 30. Chacun sait ce qu’il a à faire. Pour le néophyte, le ballet des chariots de manutention, combis et autres rolls sur lesquels sont rangés puis acheminés les produits jusqu’aux rayons, semble désordonné. C’est tout l’inverse et la magie d’une organisation parfaitement rodée. Assétou Saounéra "recharge" en fromages les armoires réfrigérées.La livraison de marchandise est arrivée en retard et l'équipe s'organise au milieu des combis et rolls dans les allées.
Dans la grande distribution, il faut savoir s’adapter, et quand le camion va arriver, on va dépoter !
Gérer l’imprévuPlus loin, Delphine Rodriguez sculpte la glace sur laquelle elle disposera bientôt les poissons livrés cette nuit-là. "C’est important pour conserver la fraîcheur et assurer une meilleure présentation", résume-t-elle. Paul Robin s’occupe du rayon dédié aux liquides. "Il y a beaucoup à faire en peu de temps, mais une fois qu’on a le coup de main, ça va", répond le jeune homme.Paul Robin se charge de l'approvisionnement en eau.
L'entraide à tous les rayonsLa palette est presque vidée de ses bouteilles d’eau lorsque le camion tant espéré est annoncé sur le quai de déchargement. Le rythme s’accélère encore. Bientôt, certaines travées disparaissent derrière les rolls et combis. Sandra Minet, manager responsable de l’allée centrale, vient aider ses collègues.
Tout le monde doit être solidaire. L’objectif, c’est de tirer toute l’équipe vers le haut !
, martèle la passionnée. Pendant le "coup de feu", dirait-on en cuisine, l’ambiance reste bon enfant. Les employés trouvent le temps de plaisanter tout en restant très pros. Un véritable esprit de famille semble animer le groupe.
L’horloge affiche 8 heuresRoxana Proca peaufine les derniers détails de son rayon avant l'ouverture."Ici, l’équipe est assez réduite avec une cinquantaine de personnes, tout le monde se connaît et il y a beaucoup d’entraide, abonde le propriétaire du supermarché, Christophe Moissonnier. C’est le mode de fonctionnement que nous avons mis en place à notre arrivée en 2016." L’horloge affiche 8 heures. Plus que 30 minutes.
Le boucher Thierry Chaput, qui conseille ses habitués depuis des années, donne la dernière touche à son rayon, où les côtes de bœuf se présentent sous leur meilleur jour. Alors que Mélissa Barral, responsable de la boulangerie, agence les étals, l’odeur alléchante du pain chaud et des viennoiseries se diffuse dans le magasin. Au même instant, Chantal Cabane, 35 ans de grande distribution, achève de ranger les dernières boîtes de gâteaux prisées des gourmands.Chantal Cabane, 35 ans de carrière dans la grande distribution.
L’esprit de familleChloé Rodde, la souriante hôtesse de caisse de 22 ans, s’installe derrière sa machine sous le regard bienveillant de Béatrice Inacio, la responsable du secteur. "On ne laisse personne s’en prendre à notre équipe", prévient-elle en référence aux clients parfois irrévérencieux. Puis, comme chaque matin à 8 h 30 précise, la voix d’Anne Gabory annonce l’ouverture de l’Intermarché d’Issoire : "Le magasin ouvre ses portes, bonne journée à tous !" Les clients s’engouffrent alors dans le commerce sans soupçonner, un seul instant, l’ampleur du travail réalisé en coulisse, par toute une équipe. Mission accomplie.
David Allignon
