Présent toutes les semaines sur le marché du jeudi, Sylvain Tronche attire une clientèle régulière, en proposant des produits issus de son exploitation.
L’ambiance est intimiste et les allées clairsemées sous la halle Georges-Brassens, le jeudi matin. C’est pourtant ce jour-là que toutes les semaines, Sylvain Tronche installe son banc.
Exploitant à Saint-Julien-Maumont, près de Mayssac, le maraîcher se distingue par sa démarche écoresponsable, même s’il n’est pas labellisé bio. "Je suis maraîcher producteur.On utilise zéro produit phytosanitaire et aucun désherbant chimique", assure-t-il.Il y a onze ans, Sylvain Tronche a repris l’exploitation familiale qu’il gère aujourd’hui avec Céline, sa compagne, initialement infirmière libérale. Ils ne sont que deux à gérer cette activité à taille humaine et éthique.
"On ne vend que ce que l’on produit." Même si la vente se passe sans couac tous les jeudis, Sylvain Tronche n’a pas pour objectif d’investir le marché du samedi. "Je ne peux pas, il nous faut le temps de produire, mais on fait visiter l’exploitation et on vend sur place."
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D’autant plus que le jeudi demande une certaine logistique bien rodée par le couple producteur. "On n’a pas de chambre froide, donc on récolte et on porte au marché. On ramasse le mardi et mercredi, puis on vend le jeudi", souligne le Maumontois qui s’arrange pour ne jamais rentrer sur son exploitation avec des légumes frais invendus.
Une clientèle fidèle au rendez-vousDe plus, une atmosphère particulière règne sous la halle Georges-Brassens le jeudi matin. Au fil des heures qui passent l’étal de Sylvain Tronche se vide, et pourtant il ne manque pas de discuter de tout et de rien avec chaque client qui lui achète salade, pomme de terre ou radis. "Ce sont des clients qui sont très fidèles, certains le sont depuis 2014", révèle le souriant maraîcher.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, bien qu’il s’installe au cœur de Brive en pleine semaine, le producteur constate une clientèle diversifiée. "Il y a vraiment tous les âges. J’ai beaucoup d’actifs, dont des professeurs, qui passent tôt le matin pour mettre un panier de côté. Il y a plus de retraités en fin de matinée."Cette clientèle fidèle est une aubaine pour Sylvain Tronche qui se retrouve régulièrement délesté de ses marchandises.
Les premiers clients arrivent à 6 h 45. C’est une chance de partir de chez nous le matin en sachant que l’on a des clients qui nous attendent.
Clients qui profitent régulièrement de petits gestes commerciaux, voire amicaux. "On est producteurs, on n’a pas d’intermédiaire, donc on fait un petit geste. Ça ne coûte rien."
Des tomates et des tulipesSylvain Tronche ne se rend pas à Brive uniquement muni de consommables. Le Maumontois commercialise également des plants de salade et persil. "Des clients prennent des deux. Les gens cherchent de plus en plus à avoir un bout de jardin", observe-t-il.
Une cagette contient même de petits plants de tomate, mais le producteur alerte lui-même auprès des curieux qu’il est encore trop tôt pour en planter. Le risque de gelées est présent à cette période. "C’est la première année que j’en ramène aussi tôt, mais c’est trop tôt d’en planter avant le 15 ou 20 avril. J’en ai jusqu’au 15 mai, ça me permet de montrer aux gens que j’en aurai les semaines suivantes."
Exceptionnellement, ce jour-là, Sylvain Tronche propose des tulipes provenant de l’exploitation de sa sœur, basée à Meyssac, ce qui ne manque pas d’attirer l’œil des clients qui repartent nombreux bouquet à la main. "Ma sœur fait de la fleur coupée, et elle vend au marché de Meyssac", explique-t-il.Comme tous les jeudis, Sylvain Tronche terminera sa demi-journée sans surplus de marchandise.
Romain Brusa
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