C'est quoi cette opération "Mon école n'est pas un drive" menée dans cette commune de la Corrèze ?

Le phénomène n’est pas nouveau et concerne à peu près tous les établissements scolaires : deux fois par jour, au moment de l’entrée et de la sortie des écoles, les parents automobilistes ont tendance à multiplier les incivilités : stationnement sur un passage piéton, sur le trottoir, au milieu de la chaussée ou d’un carrefour…

Les conflits avec les piétons, le voisinage et les autres usagers de la route prennent parfois des proportions inattendues, comme le rapporte Mathias Mazeron, élu de la commune de Malemort, près de Brive, en charge des affaires scolaires.

Pour l’école de la Grande Borie, nous en sommes à la quatrième plainte pour coups et blessures depuis 2014. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg…

Pour tenter d’enrayer le phénomène, et surtout de favoriser une prise de conscience, Malemort a reconduit l’opération "Mon école n’est pas un drive".Lundi 18 mars 2024, juste avant 8 h 30, quatre élèves de CM1 et CM2, par ailleurs membres du conseil municipal des jeunes de Malemort, ont distribué de fausses contraventions.De fausses contraventions ont été distribués aux conducteurs pris sur le fait (photo Stephanie Para).

Accompagnés par la police municipale, Gabin, Léonie, Laura et Noah ont pris quatre parents conducteurs en défaut près de l’école Jules-Ferry, à côté de la mairie.

Une action de sensibilisation prise avec le sourire par les conducteurs qui s’étaient garés à la va-vite, sur la chaussée, le temps de faire descendre leur progéniture.

Les agents municipaux en ont profité pour faire un petit rappel : l’enfant n’est pas un colis et on peut prendre le temps de se garer correctement, "même en faisant 50 mètres à pied", pour l’accompagner jusqu’à l’entrée de l’école.

" La multiplication des incivilités aux abords d’un établissement scolaire fait augmenter le risque d’un accident, estime Mathias Mazeron. Avec cette opération, on emploie une stratégie publicitaire bien connue : pour toucher les parents, il faut passer par les enfants." 

À Malemort, l’école Jules-Ferry n’est pas la plus problématique, les récents aménagements urbains ayant permis de réduire les risques.

" À La Grande Borie, c’est autre chose", confie l’adjoint aux affaires scolaires. Un système de dépose minute y a été créé, "mais il est utilisé comme un parking et derrière, ça ne se passe pas toujours très bien".

Autre établissement de Malemort, l’école de Puymaret est installée au milieu d’une ligne droite. La pose d’un ralentisseur a permis de réduire la vitesse. "Mais aux heures de pointe, ça se gare n’importe où " , constate amèrement l’élu, qui sait que la distribution de fausses contraventions ne suffira pas à améliorer la situation du jour au lendemain.

Des mairies comme celle de Luxeuil, en Haute-Saône, ont même expérimenté la verbalisation par vidéo devant des établissements où la situation est considérée comme très compliquée.