Ce 3 octobre sur RTL Bruno Retailleau a annoncé des mesures concrètes afin, selon lui, de mieux faire respecter les OQTF.
Une prise de parole survenant moins de deux jours après le discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier à l’Assemblée nationale, qui a proposé de restreindre «davantage l'octroi de visas» aux pays qui rechignent à délivrer les laissez-passer nécessaires à l'expulsion de leurs ressortissants.
Pour ce faire, le nouveau locataire de la place Beauvau a déclaré qu'il comptait engager une politique en matière d'immigration, voulant «conditionner sa politique de visas à la délivrance des laissez-passer».
????️ AME : "On la réforme (...) Je ne veux pas que la France soit le pays le plus attractif d'Europe pour un certain nombre de prestations sociales d'accès aux soins."
— TF1Info (@TF1Info) September 23, 2024
Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau), ministre de l’Intérieur, invité de @GillesBouleau sur TF1 ⤵️ pic.twitter.com/72XY6n7Or5
Sur ce point, il a déclaré qu'il s'appuierait sur ses compétences en matière de visas et qu'il entendait collaborer étroitement avec le ministre des Affaires étrangères. Bruno Retailleau a notamment souligné qu'en 2023, 205 853 visas auraient été délivrés à des citoyens algériens, mais que l'Algérie «n’a repris que 2 191 de ses ressortissants».
Outre le nombre de visas délivrés, le ministre français a également présenté deux autres leviers : conditionner l'aide au développement, ainsi que jouer sur les tarifs douanier.
«La France ne maîtrise plus de manière satisfaisante sa politique migratoire, elle n'atteint donc plus de manière satisfaisante son devoir républicain d'intégration» avait estimé le 1er octobre le Premier ministre français Michel Barnier devant l'Assemblée nationale.
Lors de son discours, il avait annoncé que son gouvernement proposerait «de faciliter la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière, pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français».
«Nous voulons mieux contrôler nos frontières», avait-il assuré. Pour y parvenir, Barnier avait demandé que soit appliqué le Pacte européen sur la migration et l'asile. Un dispositif qui selon lui, permettra de «maîtriser les flux en opérant les contrôles aux frontières extérieures de l’Union européenne».
Le Premier ministre français a également assuré que «la France continuera, aussi longtemps que nécessaire, à rétablir des contrôles à ses propres frontières, comme le permettent les règles européennes, et comme l’Allemagne vient de le faire».
Selon les dernières données d'Eurostat, la France est championne d'Europe en matière d'obligations de quitter le territoire prononcées, avec 31 195 ordres d'expulsion délivrés au cours du seul deuxième trimestre de l'année. Un chiffre contrastant avec les 3 555 expulsions constatées sur la même périodes.