L’auteur présumé de la terrible agression à la hache et au couteau, durant laquelle une mère de famille a été grièvement blessée, lundi soir, à "Tourtoule", un hameau de la commune de Volvic (Puy-de-Dôme), a été mis en examen pour tentative d’assassinat, puis placé en détention provisoire, ce mercredi 15 mai.
Tant devant le magistrat instructeur, qui l’a mis en examen pour tentative d’assassinat (1), que devant le juge des libertés et de la détention (JLD), qui a ensuite ordonné son incarcération, l’auteur présumé de la violente agression à l’arme blanche, commise lundi soir, à "Tourtoule", petit hameau de la commune de Volvic, a gardé le silence, tout au long de l’après-midi, ce mercredi 15 mai, dans les bureaux du quatrième étage du tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand.
Un bras en écharpe, ce jeune homme de 19 ans, a écouté, sans réactions, la procureure de la République, Gaëlle Bonaldi – qui a requis sans surprise son placement en détention provisoire – revenir sur "la volonté de tuer manifestée le soir des faits ".
"Il voulait tuer quelqu'un""L’intention homicide était évidente et la victime (une mère de famille de famille de 34 ans, toujours hospitalisée, NDLR) n’a dû son salut qu’à l’intervention de son mari, qui a mis l’agresseur en fuite". "Mais, a poursuivi la représentante du ministère public, il aurait également eu l’intention de mettre ensuite le feu à la maison de cette famille (2), puis de mettre fin à ses jours. Lundi soir, il voulait vraiment tuer quelqu’un, sans aucune raison".
"Guidé par une folie incontrôlable"Pour l’avocat du jeune homme, Me Jean-François Canis, "ce dossier est particulièrement singulier". "Nous sommes là face à un geste guidé par une folie incontrôlable et mené par un garçon qui souffre depuis son enfance de troubles autistiques. Et il est suivi, pour cela et depuis longtemps, par un psychiatre".
"Ce jeune homme, dont l’âge mental est celui d’un enfant de 10-13 ans, est malade. Et il est regrettable qu’un examen psychiatrique, même rapide, n’a pas été ordonné durant le temps de la garde à vue".
Selon lui, "sa place n’est pas dans un milieu carcéral classique, mais bien dans une unité spécialisée comme celle de Lyon (l’UHSA, unité hospitalière spécialement aménagée, qui accueille les détenus souffrant de troubles psychiatriques, NDLR)".
Après un délibéré d’une vingtaine de minutes, le JLD, Jean-Christophe Riboulet, a ordonné le placement de Noha M. en détention provisoire, "au centre pénitentiaire de Riom dans un premier temps".
"L’objectif est que vous puissiez ensuite être orienté, dès que possible, vers la structure spécialisée de Lyon", a-t-il ajouté, avant de détailler les motivations de sa décision d’incarcération.
Les raisons du placement en détention provisoire"Face aux tendances suicidaires dont vous avez fait état, il est nécessaire que vous restiez en vie afin que l’œuvre de justice puisse être menée à bien, a d’abord souligné le magistrat. Il est également indispensable de vous maintenir à disposition de la justice. D’autre part, il est impératif d’éviter tour renouvellement de l’infraction, qui est d’une extrême gravité. Même si vos parents évoquent les troubles dont vous semblez souffrir, aucun élément concret ne m’indique, à ce jour, quelle est réellement leur nature. Je ne peux donc pas présumer de votre dangerosité. Enfin, les faits dont on vous accuse ont causé un trouble à l’ordre public particulièrement exceptionnel, dans le hameau et bien au-delà".
Christian Lefèvre
(1) Cette qualification criminelle lui fait encourir la réclusion criminelle à perpétuité.
(2) Ce qui lui vaut d’être aussi mis en examen pour tentative de destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes.
