Peceli Yato enchaîne les prestations plutôt convaincantes. Pour autant, le Fidjien court toujours après son meilleur niveau. L'entraîneur de l'ASM, Christophe Urios, l’attend notamment sur son engagement défensif ce samedi (15 heures) à Perpignan.
Peceli Yato a commencé sa carrière professionnelle un soir de janvier 2014 du côté de Bayonne alors que l’ASM était toujours sous l’égide de Vern Cotter. Il ne s’agissait alors que d’un « one shot » pour le Fidjien.
Par la suite, c’est bien Franck Azéma qui a accordé toute sa confiance à Peceli Yato alors qu’il n’était âgé que d’une vingtaine d’années. À l’heure de retrouver son ancien entraîneur, le troisième ligne sait ce qu’il lui doit.
« C’est toujours spécial pour moi de le retrouver. Même quand il était à Toulon, cela ne change rien pour moi. C’est lui qui a transformé le garçon en homme. Il y aura toujours une relation particulière avec lui. Franck a su me donner ma chance. Après la rencontre, j’essaierai d’échanger avec lui. »
« Il doit faire mal sur ses plaquages »Ces sept saisons passées avec Franck Azéma symbolisent aussi le summum de ce que pouvait donner Peceli Yato lorsqu’il était à son zénith. Un joueur au physique incroyable, véloce et renversant tout sur son passage. Mais malheureusement, une sérieuse blessure à un genou l’a éloigné des terrains pendant 13 mois (de décembre 2021 à janvier 2023).
L’arrivée de Christophe Urios a permis au Fidjien, dans un premier temps, de fouler à nouveau les pelouses du Top 14. Mais après une période d’inactivité aussi importante, Peceli Yato a eu du mal à retrouver du rythme. Alternant le très bon et parfois le très passable.
La semaine passée, lors de la demi-finale perdue face aux Sharks (32-31), le troisième ligne a repris des intervalles et mis les siens dans l’avancée. Exactement comme à la grande époque. Mais il le sait, il n’est pas encore au maximum de ce qu’il pourrait donner. Peceli Yato est toujours à la recherche de ses sensations.
Je dois travailler mon cardio pour rester au même niveau pendant 80 minutes.
« Je me sens bien mieux, c’est vrai. Mais je sais aussi que cela ne correspond pas à mon meilleur niveau. Il y a du boulot encore à effectuer avec les préparateurs physiques. Je dois travailler mon cardio pour rester au même niveau pendant 80 minutes. Contre les Sharks, ça a été super bien pendant la première mi-temps. Après, j’ai un peu plongé. »
Christophe Urios attend lui aussi beaucoup de son joueur et en particulier sur le plan défensif. Et notamment sur l’impact qu’il doit avoir sur ses adversaires.
« Je ne sais pas si c’est un problème de cardio, réfléchit l’entraîneur clermontois. Personnellement, j’aimerais juste qu’il fasse à nouveau mal sur ses plaquages. Et cela, je ne le vois pas. Effectivement, il est capable d’amener des choses avec le ballon. On sent qu’il est mieux. On sent qu’il a basculé malgré quelques trous d’air. Il doit progresser sur ses un contre un défensifs, où il doit impacter les mecs. Et cela, ce n’est pas une question de cardio… »
Arnaud Clergue
