Le ton est calme, mais déterminé. Car dans les rangs des manifestants réunis sur le parking de l'établissement médicosocial public des Galoubies de Chamalières, l'incompréhension persiste.
"Quand il y a eu le Covid et le confinement, les agents en charge du ménage et des services techniques ont toujours tenu leurs permanences. On était là, on a toujours travaillé. Alors ce matin, c'est important d'être présent pour dire que le Ségur, c'est soit pour tout le monde, soit pour personne, car c'est dégueulasse", souffle Patrice.
"C'est dégueulasse"Entré dans la fonction publique il y a trente-cinq ans comme agent d'entretien, il est responsable du service technique depuis six ans. Et même si son salaire a augmenté un peu au fur et à mesure des années, ce n'est pas le seul : les prix aussi. "Il faut voir les prix d'aujourd'hui par rapport à un chariot d'il y a ne serait-ce que trois ou quatre ans. C'est fou !"
Alors forcément, tous ont du mal à comprendre pourquoi eux ne perçoivent pas les 183 € net mensuels accordés par le Ségur, passés aujourd'hui à 189 €. "Ce n'est pas rien, surtout sur des salaires de 1.500 €", peste Florian Fouilhoux, secrétaire adjoint FO des Galoubies. Il a demandé une entrevue à l'Agence régionale de santé qui, pour l'heure, lui a été refusée. Une réponse est en cours de rédaction. Elle va être adressée à l'ARS.
"Les agents des services généraux étaient en première ligne pendant le confinement. Ils ont fait preuve d'un grand professionnalisme et se retrouvent sanctionnés, avec cet écart de 189 € net par mois. L'urgence est d'apporter une réponse à tous ces agents exclus du Ségur."
Sont concernés les agents des services techniques, administratifs, de restauration et en charge de la propreté, soit une vingtaine de personnels de l'EMSP des Galoubies.
"C'est un scandale. C'est révoltant, abonde Valérie Margat, secrétaire générale FO du groupement départemental des services de santé du Puy-de-Dôme. Dans la santé, on a besoin de tout le monde."
Nouveaux rendez-vousDe nouvelles actions sont prévues après ce débrayage de deux heures, ce jeudi 28 mars. Le 4 avril, à 10 h 30, les manifestants rejoindront leurs collègues de l'action sociale appelés à se rassembler devant la préfecture à l'appel de l'intersyndicale (FO, Sud et CGT).
Un rassemblement est également prévu devant l'Agence régionale de santé afin de faire du bruit à l'aide de casseroles. Une action sera aussi menée devant les mairies de Chamalières et de Clermont-Ferrand. "On continue, on ne lâche pas !", se sont promis les manifestants.
Gaëlle Chazal
