Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes se félicite d’avoir construit la deuxième halle à Cournon pour permettre au Sommet de l’élevage de poursuivre son développement, avec à la clé le cap des 100.000 visiteurs franchi vendredi pour la première fois, lors de cette 31e édition et annonce 17 millions d'euros pour valoriser les filières agricoles de la grande région.
Laurent Wauquiez aime l’agriculture et c'est un rituel pour lui de rappeler que, depuis son accession à la présidence de la grande région, il a multiplié par trois le budget qui lui est dévolu.
Lui qui avait promis de construire une deuxième halle à Cournon, un équipement réclamé à cor et à cri par les organisateurs du Sommet de l’élevage, a tenu parole. Inaugurée l’an passé, celle-ci affiche déjà un taux d’occupation de 100 %, surfant sur la vague porteuse de la transition énergétique. Comme un symbole, cette 31e édition a explosé tous les compteurs avec 105.000 visiteurs.
« Un cru assez exceptionnel »« Je trouve que cette deuxième halle a vraiment permis à la manifestation de franchir un cap. Le Sommet rayonne encore plus fort et nous avons, cette année, un cru assez exceptionnel. Et c’est excellent, car cela fait parler de l’Auvergne. Cela me conforte dans la certitude qu’il fallait faire cet investissement », glisse celui qui a passé près deux jours sur le site de la Grande halle d’Auvergne.
L’ancien président des Républicains en a profité pour tacler « Sandrine Rousseau et les écologistes d’extrême gauche ». « S’il y a bien une agriculture et un élevage durables, c’est bien les nôtres. L’agriculture française est la plus respectueuse de l’environnement. Soyons fiers de nos éleveurs qui, sur des exploitations familiales de petite taille, produisent de la qualité. On est loin de ce qui se fait aux États-Unis, en Chine et en Amérique latine », a-t-il lâché."Nous imposons des règles à nos agriculteurs que nous n'appliquons pas aux importations", tacle Laurent Wauquiez.Le président de région a également dénoncé « l’absurdité » de la politique commerciale française et européenne. « Nous imposons des règles à nos agriculteurs que nous n’appliquons pas aux importations. C’est le cas pour les lentilles du Canada qui concurrencent celles du Puy. Mais cela vaut aussi pour la viande ovine ou les céréales », a-t-il enchaîné.
« Achetez des produits français »Si Bruxelles a récemment instauré une clause miroir sur le blé pour interdire l’entrée dans l’UE de grains ne respectant pas les normes, Laurent Wauquiez se montre sceptique. « C’est un premier pas qui reste clairement insuffisant. Moi, je dis : si vous voulez agir pour l’environnement, achetez des produits français », martèle-t-il.
Alors que le gouvernement a annoncé son intention de créer un fonds de 400 millions d’euros afin de favoriser les installations et donc le renouvellement des générations, l’ancien maire du Puy-en-Velay entend, lui aussi, être proactif sur le dossier.
« Si nous ne voulons pas que le pays soit bouffé par les broussailles, il faut aider les jeunes. Nous aurons la plus grosse dotation de France. Le vrai problème dans les reprises, c’est souvent le coût des bâtiments. Nous réfléchissons à la création d’une société de portage qui permettrait d’alléger la facture et viendrait en complément de ce qui pourrait être mis en place à l’échelle nationale », dévoile-t-il.
« 17 millions d'euros pour valoriser les filières »Laurent Wauquiez compte également mettre la main au portefeuille pour « mettre en avant les produits de qualité ». « Nous allons investir 17 millions d’euros afin de valoriser les filières, à la fois en termes de promotion et de traçabilité. Nous avons deux champions du monde de boucherie dans notre région et nous allons essayer de profiter de leur renommée afin de braquer les projecteurs sur nos viandes. Notre objectif est clairement de faire d’Auvergne-Rhône-Alpes la grande région de l’agriculture. C’est elle qui donne sa force à notre région », insiste-t-il.
« Pour nourrir les Français, nous sommes obligés d'importer »Alors que la souveraineté alimentaire hexagonale est entamée, le patron d’Aura ne se gêne pas pour en remettre une couche sur ses cibles préférées.
« Aujourd’hui, pour nourrir les Français, nous sommes obligés d’importer. Par la faute de décisions folles, nous ne sommes plus autonomes alors que nous ne devrions rien acheter à l’extérieur. Il faut arrêter d’écouter les pinpins à Paris, les Sandrine Rousseau et Élise Lucet. C’est une catastrophe », bombarde-t-il.
Dominique Diogon
Photos Richard Brunel et Fred Marquet