La délégation française revient des Jeux Paralympiques de Tokyo avec une belle moisson de médailles. Mais difficile de transposer cette réussite à l’échelle de la Creuse où les structures peinent à se développer.
Si les Jeux Paralympiques de Tokyo se clôturent ce week-end, ils laisseront derrière eux d’excellents souvenirs pour la délégation française. Dès mercredi, les Tricolores ont dépassé leur ambitieux objectif de trente-cinq médailles.
De quoi espérer une aussi belle réussite pour les Jeux de Paris en 2024. Mais cet élan pour le paralympisme n’atteint pas tous les départements de l’Hexagone à l’image de la Creuse. « Il y a une absence de fédération en Creuse. Nous sommes parmi les mauvais élèves. Avant, il y a avait un comité régional au niveau du département. Il ne fonctionnait pas forcément très bien car il y avait seulement deux personnes qui faisaient office d’antennes. Et, dans le même temps, a été créé un comité départemental pour le sport adapté... », explique Christian Lagrange, président du Comité départemental olympique et sportif (CDOS) de Creuse.
Pour rappel, le sport adapté permet aux personnes en situation de handicap mental ou psychique de pratiquer des activités physiques avec des règles adaptées. Le handisport concerne quant à lui les handicapés moteurs, visuels et auditifs.
Une nouvelle labellisation handisportConcrètement, pour les Creusois, il est possible de pratiquer, en compétition, l’équitation à Pommeil, le tennis de table au Grand-Bourg et le tir sportif à Guéret.
« C'est quand même assez limité. Mais il y a tout de même de grands champions, notamment au tir avec Bruno Leyrit qui nous a quittés cette année ou bien encore Joël Tribet. Et il ne faut pas oublier Yann Boes en moto qui a récemment participé au championnat de France. »
Mais, il est actuellement difficile d’imaginer des Creusois participer aux prochains Jeux Paralympiques. « Nous sommes un peu loin du niveau international car c’est plus compliqué et plus cher. Même s’il y a des aides, il faut mettre la main au porte-monnaie car il y a toujours des accompagnants avec le sportif. »
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Peu d’athlètes mais aussi peu de structures. Pour résoudre ce problème, plusieurs comités, dont le CDOS, ont mis en place un label handisport valide ou sport adapté.
« Pour le moment, nous avons seulement trois structures labellisées en Creuse avec le Paradis de Pablo à La Celle-Dunoise, Husk’in Creuse à Anzême et la société de tir sportif de Guéret. Tout le monde devrait se lancer sur le label car cela nous permet de voir, avec les maires concernés, quels travaux sont à faire pour adapter les installations. »
Pour cela, Christian Lagrange compte bien s’appuyer sur un essor de la médiatisation des Jeux Paralympiques. « Ça a bien progressé car on voit de plus en plus de compétitions. Et les prochains seront à Paris donc ça va faire une belle vitrine. Peut-être que des petits pays vont même venir s’entraîner en Creuse, on ne sait jamais. Ça ne peut que nous être bénéfique. »
Alix Vermande