Réunion de crise à Matignon samedi et visite d'Emmanuel Macron à Rambouillet au lendemain de l'assassinat d'une policière à l'entrée du commissariat de cette ville. Le meurtrier, un Tunisien de 36 ans, a été abattu. Il a agi sous influence islamiste mais souffrait vraisemblablement de dépression. Cet attentat frappe à nouveau la Police nationale et le département des Yvelines, qui a connu trois attentats islamistes mortels depuis trois ans.
Emmanuel Macron s'est déplacé samedi dans la banlieue ouest de Paris, pour rendre visite à la famille de Stéphanie M., 49 ans, la fonctionnaire de police - non armée - tuée de deux coups de couteau dans l'entrée du commissariat de Rambouillet par Jamel Gorchene, un Tunisien de 36 ans, abattu ensuite par un policier.
Le président s'est rendu dans la boulangerie de l'époux de la victime, pour apporter son soutien à une famille « très bouleversée et très digne », a annoncé la présidence de la République. Stéphanie M. était mère de deux filles de 13 et 18 ans.
En parallèle, une réunion rassemblait samedi après-midi les services et ministres concernés (Intérieur, Justice, Armées) autour du Premier ministre Jean Castex, qui avait écourté sa visite dans le sud-ouest de la France.
Une quatrième garde à vue a débuté samediCôté enquête, les auditions de trois personnes, placées en garde à vue vendredi soir, se poursuivaient samedi. Il s'agit du père du meurtrier et de deux personnes qui l'ont hébergé, l'une récemment dans la banlieue sud de Paris et l'autre à son arrivée en France en 2009, a indiqué une source proche du dossier.
Une quatrième garde à vue a débuté samedi à la mi-journée. Celle d'un homme, issu de l'entourage de l'assaillant. Le domicile de cette personne, il s'agirait d'un membre de la famille du meurtrier, a été perquisitionné. Son logement est situé en Seine-Saint-Denis.
La famille du meurtrier fait état d'un "état dépressif"Le téléphone de Jamel Gorchene contenait « des nasheeds », des chants religieux musulmans, désormais fréquemment utilisés pour la propagande jihadiste.
Arrivé en France en situation irrégulière, ce chauffeur-livreur était titulaire depuis décembre d'une carte de séjour valable un an, selon le parquet national antiterroriste, qui s'est saisi de l'enquête.
L'homme aurait effectué un « repérage », accréditant la préméditation, avant d'attaquer la victime, selon le procureur antiterroriste Jean-François Ricard.
Jamel Gorchene est originaire de Msaken, ville commerciale proche de la station balnéaire de Sousse, sur la côte est de la Tunisie, où réside encore sa famille dans une maison modeste. Il aurait au moins une sœur et deux frères, dont un jumeau.
Il était récemment venu pour deux semaines en Tunisie. Une cousine trentenaire, Sameh, y a assuré à l'AFP qu'il était suivi par un psychiatre en France car il souffrait d'une dépression.
Hommages dès lundi à la policière assassinéeLes prochains jours seront ceux des hommages à Stéphanie M., agente administrative du secrétariat au commissariat, depuis 28 ans à Rambouillet, selon une source policière.Un hommage lui sera rendu lundi à 17 h 30 devant l'hôtel de ville, a indiqué la mairie sur Twitter.
Ce drame survient alors que la police locale garde en mémoire l'assassinat d'un couple de fonctionnaires de police, tué à coups de couteau en 2016 dans son pavillon de Magnanville, commune située à une cinquantaine de kilomètres de Rambouillet, par un homme se revendiquant de l'organisation État islamique.
Et Sartrouville, ville où a été assassiné le professeur Samuel Paty le 16 octobre dernier, se trouve aussi dans les Yvelines.
AFP