Il fut un temps où la Grande-Rue affirmait sa vocation commerciale. Ultime témoin de cette époque, le salon de coiffure installé au n° 20. La Feuille de la Garance remonte le temps.
Un commerce séculaire dans la Grande-Rue
Rares sont les bâtiments du bourg de Broût-Vernet qui abritent encore des commerces. Le n° 20 de la Grande-Rue fait exception en abritant, successivement, depuis plus d'un siècle, un cordonnier, un assureur et désormais un salon de coiffure.
« Situé entre l'Impasse Saint-Gervais et la rue de l'Andelot, le bâtiment, qui porte aujourd'hui le n° 20, présente un historique commercial remontant au début du XX e siècle, souligne Jean-François Glomet, auteur de cette étude à lire dans le n° 47 de la Feuille de Garance. Ce salon de coiffure, présent ici, dans ce quartier, est le dernier établissement en activité grâce à la jeune coiffeuse Sandrine Poulet, installée depuis 2017. »
Sabotier, aubergiste, charronæLes anciens Broût-Vernetois ont en effet connu, dans la maison de droite, au n° 16, un débit de tabac, un tailleur et enfin un commerce de lingerie couture. Au n° 18, il y avait un sabotier, un charron et aubergiste, un horloger bijoutier, un commerce d'articles de pêches, d'outillage de jardinage et enfin un commerce de vêtements pour enfant. Le n° 22 a longtemps abrité une boucherie. Quant au n° 20, sa construction est en fait une extension du n° 18.
« En 1901, François Beaulieu, charron et aubergiste, agrandit en effet sa maison par élévation et créé une petite construction avec appentis et modification de toiture, et ce, jusqu'à la limite de la propriété Beylot (le boucher installé au n° 22). Le 18 avril 1920, François Beaulieu vend à François Guillarmet, cordonnier, une moitié de maison d'habitation, située au chef-lieu de la commune de Broût-Vernet, avec petit jardin sur le derrière. Cette moitié de maison ayant deux pièces au rez-de-chaussée, dont une en magasin, quatre pièces au 1 er étage et grenier au-dessus. »
Natif de Broût-Vernet, François Guillarmet se destinait à devenir cultivateur. Blessé à la guerre le 9 septembre 1914, il est amputé de la jambe gauche. Mutilé de guerre, il apprend le métier de cordonnier et exercera jusque dans les années 1960. Le local retrouve une activité en 1987 grâce à l'installation de l'assureur Groupama. Son bureau fonctionne jusqu'en 2014 avant d'être transféré à Gannat après un important incendie.
Après les travaux de gros œuvre, le n° 20 de la Grande-Rue reste inoccupé quelque temps, puis le lieu est aménagé en salon de coiffure en 2017, par Sandrine Poulet et prend l'enseigne « Chlic Chlac Coiffure ».
