Le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) vient de condamner un jeune couple pour recel et pour vol. Les faits se sont déroulés dans les Combrailles au printemps dernier.
« Vous habitez où quand vous n’êtes pas incarcéré ? » La question, un poil provocante, de Clémence Cirotte qui préside l'audience correctionnelle de ce 8 décembre à Clermont-Ferrand, vise à mettre en avant le casier déjà bien chargé du jeune homme de 21 ans.
Il comparait d’ailleurs encadré par les forces de l’ordre qui, un peu plus tard, le ramèneront dans la cellule qu’il occupe depuis le 26 juin pour vol aggravé.
« Vous n'avez pas de coeur ! »Le tribunal de Clermont-Ferrand a décidé qu’il y resterait un an de plus.« Vous n’avez pas de cœur, lance-t-il à la présidente à l’annonce du jugement. Je suis en train de sécher en prison ! Vous ne savez pas ce que c’est d’être enfermé. Ça fait peut-être changer les gens. Mais pas en bien. »
Recels et volIl assurait lui-même sa défense et comparaissait aux côtés de son ex-copine qui a écopé de 120 heures de travaux d’intérêt général. Ils ont été reconnus coupables du recel de bijoux fantaisie notamment et du vol de deux fusils et d’une arbalète. Les faits se sont déroulés dans les Combrailles, entre Pionsat et Biollet, au printemps dernier.
« J'ai fait n'importe quoi »Le jeune homme tente de préserver son ex. « Tout est de ma faute. J’ai accepté de revendre ces bijoux pour ne pas avoir d’embrouilles avec un mec qui me mettait la pression. Mais je ne savais pas d’où ils venaient. Il m’a juste remis un sac en plastique rempli. J’ai tenté de les revendre sur le net. J’ai fait n’importe quoi. Je n’avais pas le choix. »
Des tickets à gratter « trouvés dans la rue »Des tickets à gratter sont également retrouvés lors de la perquisition. « Je les ai trouvés dans un sac, par terre, dans la rue, explique-t-il. Le lendemain, on a appris qu’il y avait eu un vol dans un relais presse de la région. On a pensé à les ramener à la gendarmerie. Mais on aurait été accusés d’être les voleurs. Alors on a préféré les gratter. »
Et puis il y a cette histoire d’armes volées. « Je sais très bien qui a fait ça. C’est un piège pour me faire tomber. Je n’ai rien à voir là-dedans. »
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Personne n'a porté plainteL’avocat qui défendait les intérêts de la jeune fille a bien tenté de minimiser les faits. « Ce qui est surprenant, c’est que personne n’a porté plainte pour ces vols. Or sans vol, il n’y a pas de recel. Concernant les armes, seule l’arbalète a été retrouvée, cachée dans la niche du chien. Où sont les fusils ? Les investigations ne sont pas allées très loin. J’ai tendance à croire ces deux jeunes quand ils parlent d’un coup monté contre eux par jalousie. »
Un jugement qui sanctionne un parcoursDes arguments qui n’ont visiblement pas convaincu la présidente. Elle est néanmoins restée en dessous des réquisitions du procureur Hervé Lhomme qui réclamait 18 mois d’emprisonnement.
Fabrice Mina