En mars 2023, La Gazette de Thiers dressait le portrait d’un Bitord fou de crayons. L’illustrateur Alexis Bruchon réalisait au même moment une exposition de ses œuvres à New York, qui allait changer sa vie, aux côtés d’Anita Kunz, dessinatrice pour le New-Yorker.
Quatorze mois plus tard, quelle est l’évolution de celui qui continue de colorer les feuilles blanches, toujours depuis Thiers ? "Eh bien je suis retourné à New York en février pour une seconde exposition dans une galerie d’art, toujours avec Philippe Labaune, qui m’avait déjà accueilli la première fois. Et ça s’est très bien passé puisque tous les grands formats, que ce soit A1 ou A2, ont été vendus."
Collaboration avec une marque de luxeAvec, dit-il, une perception différente de l’art Outre-Atlantique, par rapport à celle que l’on peut connaître en France. "Ce sont des collectionneurs, ou des gens qui ont eu des coups de cœur, ou de vrais passionnés qui ont souhaité s’offrir mes dessins", avance Alexis. En parallèle, depuis, il a participé, toujours aux États-Unis, à trois foires d’art, avec beaucoup de galeries à chaque fois.
"Les expositions à New York m’ont vraiment apporté, en termes de rencontres et de projets."
Je ne peux pas tout dévoiler maintenant, mais j’ai un très beau projet avec une marque de luxe à Londres, qui m’a choisi pour participer à la campagne de leur nouvelle collection, avec des dessins dans leur catalogue. Le lancement est prévu jeudi 6 juin, à Londres.
Parmi les dossiers dans les tuyaux, des couvertures de romans, également. Mais là encore, c’est top secret.
Qui est vraiment Alexis Bruchon ?
Et n’allez pas croire qu’Alexis Bruchon passe désormais sa vie à l’autre bout du monde. Non, il va une fois par mois à Paris, voir Joanna Journo, sa galeriste, qui expose son travail. Et puis, il y a eu cette collaboration, avec le château de Versailles, et sa conservatrice des arts graphique et des jardins. "C’est un album jeunesse sur Marie-Antoinette. En plus, j’ai eu droit à la visite du château, en privé, il n’y avait pas un chat, c’était pas mal, sourit Alexis. C’est le bon côté des expositions aussi, on fait des rencontres, et des projets s’ouvrent, dans des domaines encore inexploités."
Des opportunités, comme cette rencontre avec Peter de Sève, à New-York, dessinateur pour Disney, ou Dreamworks. Autant dire qu’Alexis n’est pas près d’oublier sa matinée passée chez lui.
Le revers de la médaille, c’est qu’aujourd’hui, Alexis est contraint de refuser certains projets, ou de les décaler. "J’essaie de faire en sorte que tout passe…" Malgré une vie de "moine", dix heures de travail par jour, réglé comme du papier à musique, et ça, sept jours sur sept.
Alexandre Chazeau
